Houda Feraoun et Djamila Tamazirt devraient prochainement comparaître devant un magistrat instructeur de la Cour suprême, font savoir des sources informées du dossier de ces deux anciennes ministres. La procédure est, d'ailleurs, considérée comme une suite logique du processus enclenché à l'encontre des deux femmes ciblées depuis un long moment déjà par des enquêtes liées à la lutte anticorruption. Dans les milieux concernés par ces affaires, on laisse entendre que le nom de l'ancienne ministre des P et T est apparu pour la première fois dans une enquête diligentée autour de personnes ayant bénéficié d'indus avantages et de marchés dans les télécommunications. Lotfi Nezzar, fils de l'ancien général condamnés à vingt ans de prison par contumace par le tribunal de Blida, en ferait partie. Houda Feraoun, nous dit-on, a cependant affirmé l'inverse de ce qui lui était reproché, soutenant avoir été au contraire victime de chantage et de tentatives de l'impliquer dans des opérations de corruption et en aurait informé les plus hautes autorités du pays. Ces déclarations ont mis en cause de nombreuses personnes, nous dit-on, et leur convocation pour témoignage a donc été rendu nécessaire. Une très longue procédure s'annonçait alors. Le nom de Houda Feraoun, qui avait sauvegardé son poste au sein du gouvernement Bedoui, n'a plus réapparu depuis. Son dossier a-t-il été mis sous le coude pour éviter d'éclabousser un exécutif déjà en difficulté ? Coïncidence ? Après le départ du gouvernement Bedoui, l'affaire ressurgit. Le 6 janvier dernier, des sources concordantes annoncent la présence de Houda Feraoun et de l'ancienne ministre de l'Industrie, Djamila Tamazirt, au sein de la célèbre brigade de gendarmerie de Bab-Jdid. Convoquées pour les besoins d'une enquête, elles sont aussi, dit-on, sous le coup d'une ISTN (Interdiction de sortie du territoire national) qui leur a été signifiée au début du mois en cours. L'objet de l'enquête qui les cible n'est pas encore connu, mais leur passage devant les enquêteurs spécialisés dans les affaires de corruption et crimes économiques n'est pas démenti. Bien au contraire, puisque des sources bien informées affirment qu'elles feraient à présent l'objet de poursuites et que leur dossier a été transmis aux instances judiciaires compétentes. Leur passage devant un magistrat instructeur de la Cour suprême devrait être prochainement programmé. Les noms de Houda Feraoun et Djamila Tamazirt ont souvent circulé en off ou véhiculé par des rumeurs insistantes les impliquant dans des affaires de corruption. En septembre dernier, et alors que l'ancienne ministre de l'Industrie se trouvait toujours en poste, son département avait même eu à démentir officiellement une information annoncée par plusieurs médias faisant état de sa convocation par la brigade de gendarmerie de Bab-Jdid. L'enquête, affirmaient alors ces médias, était liée à celle qui cible l'homme d'affaires Amor Ben Amor. Le démenti avait été rendu public sur la page officielle du ministère de l'Industrie. Cette fois, l'ancienne ministre est, cependant, restée silencieuse. A. C.