Le Rassemblement national démocratique (RND) tiendra son congrès les 19 et 20 mars prochain pour élire un nouveau secrétaire général et une nouvelle direction nationale mettant, partant, fin à une période de transition de presque une année, à la suite de la chute de son ex-secrétaire général, Ahmed Ouyahia (incarcéré depuis), à la suite des grands bouleversements induits par le soulèvement populaire du 22 février 2019. Pour préparer ce congrès décisif, une commission nationale sera installée prochainement et qui se substituera aux instances nationales (bureau national et conseil national). Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Ce sera cette commission nationale que présidera l'actuel secrétaire général intérimaire, Azzedine Mihoubi, qui se chargera de préparer ces assises, tant au plan organique, logistique que politique. Car, comme on se débarrasse d'un vêtement devenu trop vieux, le RND souhaite aujourd'hui se démarquer d'une image qui ne reflète plus les aspirations de ses actuels partisans. C'est dans cet esprit-là que le secrétaire général du parti par intérim, Azzedine Mihoubi, a manifesté, hier encore, l'intention, si ce n'est la «ferme volonté» des membres de cette formation politique d'aller de l'avant en tirant un trait sur un passé «incommodant». Dans des déclarations faites au Soir d'Algérie, Azzedine Mihoubi a évoqué, à maintes reprises, le principe d'un renouveau pour le RND. «Celui-ci doit incarner l'esprit de l'Etat», a-t-il appuyé, jugeant que le changement s'impose de lui-même car devenu «une nécessité» pour l'évolution, voire la survie de ce parti. C'est pourquoi, selon lui, il faut absolument dessiner les contours d'une nouvelle idéologie. Celle-ci aura comme objectif principal «la consécration d'une vision plus progressiste des décisions qui seront dorénavant prises par le parti». Azzedine Mihoubi explique, encore, qu'il s'agit de balayer les anciens «fondements» qui constituaient le socle du Rassemblement national démocratique. Il est capital, poursuit-il, «que ce parti soit bien plus qu'une machine électorale». Il entend, par là, une prise d'initiatives allant dans le sens d'une «réflexion utile pas seulement au parti lui-même, mais à toute la classe politique et, par conséquent, à tout le pays». Il tient à relever que pour arriver à réaliser cela, le RND «œuvrera à mettre en valeur des personnes compétentes notamment les jeunes». C'est ce qui permettra, estime-t-il, de redonner un souffle nouveau au RND. Azzedine Mihoubi s'est, par ailleurs, étalé sur les préparatifs du prochain congrès extraordinaire du RND qui se tiendra les 19 et 20 mars prochain, et à l'issue duquel sera élu un secrétaire général pour le parti. Sur la date, Azzedine Mihoubi fera remarquer que le choix du 19 mars n'est pas fortuit car il coïncide avec le «jour de la Victoire». Concernant le volet organisationnel, la composante du comité d'organisation se met déjà en place. Il ajoutera que «les différentes commissions, sept en tout, qui se chargeront de ce qui est lié à la logistique, sont déjà connues». Tout en appuyant ses attentes quant à la réussite de ce rendez-vous, Azzedine Mihoubi fait savoir que lors de ce congrès, il sera question de «revoir l'idéologie pour en dégager une nouvelle approche du parti qui pourra s'adapter au contexte politique actuel». Car, selon lui, il est chose importante que d'être en adéquation avec l'environnement politique et social qui prévaut dans le pays. II avancera à ce titre, que nous sommes indéniablement entrés dans une nouvelle étape politique, laquelle donnera certainement naissance à «des changements d'envergure», citant à titre d'exemple le prochain amendement de la Constitution. Azzedine Mihoubi a, par ailleurs, tenu à rappeler que le processus d'un renouveau au RND a déjà été enclenché et ce, depuis des mois. «Cela a, en effet, commencé le jour où le mur de la peur a été brisé pour les membres du parti», dit-il. «Malgré les perturbations qu'avait connues le parti à mon arrivée, un conseil national s'est réuni», ce qui a été un «succès», soutient-il. Il rappelle également que durant cette même période, les rencontres des cadres du RND se sont enchaînées. La consécration pour Mihoubi aura été, dit-il avec insistance, «la collecte des signatures pour la participation à l'élection du 12 décembre dernier». Concernant les dissensions qui se sont manifestées ces dernières semaines au sein du RND, Azzedine Mihoubi les minimise et fait comprendre qu'il n'y a «jamais eu de crise dans le parti comme le laissent entendre certains» et qu'il s'agit de quatre personnes connues, dont il ne veut pas citer les noms, qui font des pieds et des mains pour casser le parti. M. Z.
