Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation ont visiblement décidé d'enterrer la hache de guerre avec la tutelle. Après avoir boycotté, pendant plus de huit mois, le travail avec le ministère de l'Education nationale, les syndicats, réunis hier, dans le cadre de l'intersyndicale de l'éducation, ont décidé d'assister à la réunion prévue aujourd'hui à 16 heures avec Mohamed Ouadjaout. Par ailleurs, Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, a été élu, à l'issue de cette réunion, porte-parole de la Confédération des syndicats algériens. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le ministère de l'Education nationale a invité les quinze syndicats autonomes de son secteur à une réunion pour aujourd'hui. Il s'agit d'une réunion de prise de contact avec le nouveau ministre de l'Education. Mohamed Ouadjaout, qui rencontrera également ce matin les associations des parents d'élèves, aura l'occasion de s'imprégner des problèmes du secteur. Le nouveau ministre, qui s'apprête également à lancer une nouvelle feuille de route pour le secteur, compte solliciter l'aide des partenaires sociaux pour sa concrétisation. Les syndicats, qui ont pris la décision de boycotter le gouvernement Bedoui depuis le mois de mai dernier, en soutien au mouvement populaire de février dernier, ont visiblement décidé de donner une chance au nouveau responsable du secteur de l'éducation. Réunis hier dans le cadre de l'Intersyndicale de l'éducation, les syndicats ont décidé de renouer contact avec leur tutelle et d'aller à la réunion d'aujourd'hui. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ? « Nous avons estimé que nous ne pouvons pas continuer de boycotter les réunions bilatérales car nous devons régler les problèmes des travailleurs, mais nous n'allons pas vers le dialogue politique avec le gouvernement tant qu'il n'y a pas de mesures d'apaisement », a déclaré Boualem Amoura, secrétaire général du Satef. Les syndicats vont aller vers le dialogue avec leur tutelle, néanmoins, ils refusent un dialogue sans résultats. «Nous ne voulons plus assister à des réunions où l'on discute pour discuter », ont déclaré les syndicats. Ces derniers exigent du concret et une réelle volonté de changer les choses pour le mieux afin d'atteindre une école de qualité pour pouvoir continuer à travailler avec leur tutelle. Autrement, ils claqueront la porte à n'importe quel moment et imputeront la responsabilité du pourrissement au ministère de l'Education. Cependant, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) fait, cependant, exception en décidant, lors de son conseil national tenu durant le week-end, de poursuivre sa démarche de boycott. Le syndicat estime que le gouvernement n'a pas pris les mesures d'apaisement exigées, avec notamment, la libération des détenus d'opinion, pour lui donner du crédit. Par ailleurs, Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, a été élu porte-parole de la Confédération des syndicats algériens (CAS), en remplacement de Lyès Merabet dont le mandat de six mois est arrivé à terme. S. A.