Pour un secteur fortement marqué par l'empreinte de la «bande», l'ampleur de la mission du ministère du Commerce «n'est pas facile». C'est en ces termes que le nouveau ministre Kamel Rezig s'est prononcé au cours d'une conférence de presse. Il a été question de la maîtrise du commerce intérieur et aussi des facilitations des exportations vers l'Afrique, au profit des opérateurs économiques nationaux. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'était hier samedi, au niveau de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), que le ministre du Commerce a réuni tous les cadres afin de dresser la situation du secteur et, en même temps, présenter les mesures à prendre pour relever le «défi» du département jugé sensible. Il s'agit, selon lui, d'un «lourd héritage» à gérer, pour un secteur confiné dans «l'impasse». Pour cela, il a fait savoir que l'heure est à tracer une stratégie claire et dresser une cartographie du commerce national, tant à l'intérieur qu'au niveau du commerce extérieur. Pour ce dernier, l'urgence réside dans l'élaboration d'une feuille de route pour faciliter l'accès au marché africain au lendemain de la signature de l'accord de la ZLECAF par l'Algérie. Mais d'une manière générale, le ministère a promis que son département s'attellera à la révision de toutes les conventions du marché extérieur et à soumettre les conclusions au Premier ministre dans un délai qui ne dépasserait pas un mois. Concernant le problème des facilitations de transport du produit algérien vers l'Afrique, dont la solution du transport terrestre et maritime est actuellement à l'étude afin d'alléger le coût du produit , et de ce fait, accompagner les producteurs nationaux, le ministre délégué au Commerce extérieur Aïssa Bekkaï dira qu'une stratégie nationale dans son volet logistique sera dégagée au terme des résultats des ateliers qui activent actuellement avec les différents partenaires (Cnan, SNTF, SNTM), dans le sens d'alléger le coût du produit algérien destiné à l'exportation, et l'application des mesures ne dépassera pas l'échéance du premier trimestre de l'année 2020. Dans le domaine du marché national, le premier responsable reconnaît la faiblesse du contrôle due en premier lieu à la mainmise de la «Issaba» sur le marché. Dans les détails, il dira que le marché est dépourvu des mécanismes de contrôle. Evoquant l'exemple du marché de lait, Kamel Rezig dira que le circuit de la distribution échappe au contrôle de l'institution officielle, pour une filière qui produit 4,700 millions de sachets/jour, et qui souffre de pénuries. A cet effet, il a annoncé qu'une « architecture » de distribution sera établie dans les plus brefs délais. Il n'écartera pas la décision d'instruire les 117 entreprises de production implantées à travers le territoire national d'ouvrir des points de vente, afin de maîtriser, dans les plus brefs délais, la qualité et la distribution du lait, et «frapper la Issaba» du lait, a-t-il précisé fermement. Dans le même sillage, il a fait savoir qu'il a donné l'instruction d'interdire aux agents de contrôle de «s'attaquer aux détaillants». Enfin, au sujet de la question relative à l'importation des véhicules de moins de trois ans qui figure sur la loi de finances 2020, le ministre du Commerce a déclaré que son département a procédé à l'étude de tous les mécanismes d'application de cette nouvelle loi, et qu'à présent, le dossier relève de la compétence du ministre des Finances, rappelant, toutefois, que l'étude de ce dossier par son département a visé des objectifs précis afin d'éviter que l'Algérie ne soit une «poubelle» de ces véhicules anciens. A. B.