Le public cinéphile béjaoui a été charmé par le court métrage Hucdardam, produit et réalisé par Samir Chemeur, lors sa projection en avant-première ces derniers jours à la cinémathèque de Béjaïa. Hucdardam, selon le réalisateur, est un mot imaginaire qui n'existe dans aucune langue. Intervenant avant la projection, le réalisateur explique que le mot peut se traduire par «sésame, ouvre-toi» : une formule pour l'ouverture d'une porte magique. Ce court métrage met en scène une jeune femme, nouvellement mariée, qui se retrouve, après une fugue, emprisonnée dans une maison isolée au milieu d'une forêt, d'où le recours, sans doute, à la formule magique, popularisée par le film Ali Baba et les 40 voleurs (Mille et une nuits). Une fois à l'intérieur de la maison, hantée, la jeune fille, rôle interprété magistralement par Ahlam Zerouga, originaire de Annaba, qui a appris, faut-il le signaler, en un temps record, le kabyle pour les besoins du film, lit-on dans le synopsis. Après cette mésaventure, quelque chose d'inhabituel, dont elle ignorait jusque-là la raison, s'est manifestée en elle. S'agit-il d'une possession, d'un envoûtement, d'un problème psychologique ou juste le fruit de son imagination ? Une chose est sûre, cet envoûtement ou problème psychologique, elle l'exprime en faisant des contorsions, des mouvements du corps, exigeant une grande souplesse. Il faut souligner que pour la production de ce court métrage de 14 minutes, il a fallu au producteurs et au réalisateur, ainsi qu'à toute l'équipe pas moins de deux années de travail. A travers ce court métrage esthétiquement beau et original, son réalisateur a essayé de casser le tabou du paranormal dans notre société. Le premier court métrage de Samir Chemeur n'a pas manqué en tout cas de susciter l'admiration du nombreux public présent lors de sa projection à la cinémathèque de Béjaïa. Les débats ont tourné avec insistance sur le volet technique irréprochable sur le plan de la mise en scène, les décors, la lumière, la musique, le bruitage et le jeu avec brio de l'actrice principale, de l'avis de nombreux intervenants qui ont néanmoins émis quelques remarques sur le contenu qui laisseles spectateurs «sur leur faim». Les remarques ont porté sur la durée du court métrage, 14 minutes, pour traiter d'un sujet aussi complexe et vaste que celui du paranormal et sur le scénario quelque peu approximatif déroutant le public sur la finalité de l'histoire, a-t-on fait observer. Né en 1977, à Aït-Aïssi, Samir Chemeur est un jeune reporter photographe. Jeune dirigeant d'une entreprise de communication digitale et audiovisuelle, Samir ne compte pas en rester là et compte déjà se servir de cette première expérience comme rampe de lancement vers d'autres productions dans les longs métrages. A. Kersani