Le public cinéphile de la cinémathèque de Béjaïa a découvert, avant-hier, le court-métrage Hucdardam, produit et réalisé par Samir Chemeur. "Hucdardam (houchdardam), un mot imaginaire que l'on ne trouve dans aucune langue ni dictionnaire, ni sur internet." On peut le traduire, a précisé le réalisateur avant le début de la projection, par "sésame, ouvre-toi" : formule pour l'ouverture d'une porte magique. Synopsis : une jeune femme, nouvellement mariée, se retrouve, après une fugue, emprisonnée dans une maison isolée au milieu d'une forêt, d'où le recours, sans doute, à la formule magique, popularisée par le film Ali Baba et les 40 Voleurs (Mille et Une Nuits). Une fois à l'intérieur de la maison, hantée, la jeune fille, rôle interprété remarquablement par Ahlam Zerouga. Suite à cette mésaventure, quelque chose d'inhabituel, dont elle ignorait jusque-là la raison, s'est manifesté en elle. S'agit-il d'une possession, d'un envoûtement, d'un problème psychologique ou juste le fruit de son imagination ? Une chose est sûre : cet envoûtement ou problème psychologique, elle l'exprime en faisant des contorsions, des mouvements du corps exigeant une grande souplesse. Pour ce court-métrage de 14 minutes, il a fallu au producteur, au réalisateur, ainsi qu'à toute l'équipe près de deux années de travail, acharné s'entend. La réalisation a duré quatre mois. L'équipe, surprise par l'accueil plutôt favorable réservé au film, a confié avoir commencé à écrire la suite. Le public a eu un avant-goût du travail, qui est plutôt bien fait sur le plan technique : plans, décor, son et musique. Le réalisateur, Mohamed Yargui, a relevé cette qualité du son et des images et dit : "Il y a un vrai travail derrière. Et cela se voit amplement." Le court-métrage de Samir Chemeur a intéressé le public dans la mesure où, pour une fois, on a abordé un sujet qui n'est pas d'un abord facile : le rapport au paranormal dans notre société, comme l'a rappelé un intervenant durant les débats. Un autre est revenu sur la prouesse de la jeune comédienne, qui a appris le kabyle en six mois. "Il fallait vivre le rôle. Et c'est plus qu'une expérience pour moi, c'est un rêve", a répondu Ahlam Zerouga.