Le président de la République a repris, hier mercredi, ses concertations autour de la situation générale du pays, de son projet de révision profonde de la Constitution, prélude à la nouvelle République à même de consacrer les revendications du mouvement populaire. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Abdelmadjid Tebboune a reçu, dans ce sens, le président du MSP, Abderrazak Makri, qui était accompagné de deux cadres du mouvement. Une entrevue, la seconde que le chef de l'Etat a eu à avoir avec le président d'un parti après avoir reçu, le 14 janvier dernier, Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, qui était attendue au vu de la disponibilité dont a fait preuve tout récemment Makri. «Le MSP s'emploiera et œuvrera avec sérieux et efficacité à formuler des propositions sur les réformes soumises au débat, principalement l'amendement de la Constitution», a-t-il, en effet, affirmé dans une conférence de presse il y a quelques jours de cela, insistant sur la nécessité d'instaurer, dans la prochaine Constitution, «un système politique aux contours clairs». Et d'annoncer qu'il allait répondre par l'affirmative si le chef de l'Etat viendrait à l'inviter pour une entrevue, ce qui est chose faite, ce mercredi. Une démarche qui s'inscrit dans le cadre d'une stratégie globale de «repositionnement» du parti de la mouvance verte qui, après avoir boudé, à contrecœur, l'élection présidentielle du 12 décembre dernier, a engagé, depuis quelque temps, un processus de «divorce» d'avec le mouvement populaire du 22 février, dont la poursuite commence à contrarier sérieusement sa doctrine entriste, lui qui veut coûte que coûte renouer avec le pouvoir. D'où ce que plus d'un qualifie d'opération de charme, opérée par Makri envers le président de la République. Dernier acte de cette démarche qui voile mal une envie folle de reprendre sa place au sein du sérail, Abderrazak Makri soutient que son parti avait plusieurs chances de diriger le pays, mais cela a été empêché par la «içaba». Il a, en effet, déclaré que la fraude électorale, exercée par la «issaba» durant des années, a empêché son parti d'atteindre le pouvoir. «Notre parti a subi l'injustice», a-t-il fait savoir. Selon lui, «Mahfoud Nahnah y était parvenu lors des élections de 1995, mais les résultats du scrutin avaient été falsifiés». Et d'ajouter que sa formation politique «s'emploiera» et œuvrera «avec sérieux et efficacité» à formuler des propositions sur les réformes soumises au débat, principalement l'amendement de la Constitution, insistant sur la nécessité d'instaurer, dans la prochaine Constitution, «un système politique aux contours clairs. En vue de donner sa véritable valeur aux élections législatives, le gouvernement doit être issu de la majorité parlementaire», a-t-il ajouté. «Si les Algériens sont d'accord pour un régime semi-parlementaire ou semi-présidentiel, le MSP ne s'y opposera pas», a estimé M. Makri, affirmant que «le gouvernement doit représenter la majorité plébiscitée par le peuple». Dans ce sillage, le président du MSP a appelé également à «lutter contre la fraude et à permettre aux médias et associations de la société civile d'exercer leurs missions en toute liberté et indépendance, loin de toute pression». Il a également souligné «l'importance de préserver l'unité du peuple algérien», affirmant son ralliement autour de l'institution militaire pour faire face aux défis régionaux et internationaux. M. K. Talaie El Hourriyet également Par ailleurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, en fin de journée hier mercredi, une délégation d'un autre parti, Talaie El Hourriyet, conduite par son président intérimaire, Abdelkader Saâdi, dans le cadre de ces mêmes consultations politiques. A rappeler que ce dernier avait affirmé, tout récemment, à partir d'Oran, où il présidait une rencontre régionale, que son parti, Talaie El Hourriyet, était disponible à répondre à une éventuelle invitation au dialogue. Hier mercredi, il était donc le troisième parti politique à se rendre à la présidence, depuis le lancement de ces consultations. M. K.