Abdallah Djaballah reprend la double symphonie portant le discrédit sur le mouvement populaire du 22 février écoulé, et louant les vertus du dialogue auquel appelle le président de la République. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Si elle ne relève pas d'une démarche minutieusement concertée, elle serait alors dictée par le souci de ne pas se faire dépasser par un concurrent, surtout de la même mouvance. Elle, c'est l'offre de service au président de la République que les frères-ennemis de la mouvance verte font l'un derrière l'autre. Après le président du MSP (Mouvement de la société pour la paix), c'est le tour de son compère du FJD (Front pour la justice et le développement) d'exprimer sa disponibilité à répondre à une éventuelle invitation de la présidence de la République pour prendre part aux consultations en cours autour du projet de révision de la Constitution. Ceci, dans une opération qui sent le souci de plaire en haut lieu, non sans vilipender le mouvement populaire en cours dans le pays depuis bientôt une année. «Je suis prêt à rencontrer Tebboune, et je répondrai favorablement à son invitation, s'il nous invite. Nous sommes pour un dialogue responsable et global, durant lequel nous entendrons les propositions du pouvoir et nous lui soumettrons notre position», affirme Abdallah Djaballah, dans une toute récente déclaration médiatique. Une sortie qui vient quelques jours seulement après s'en être pris à l'insurrection citoyenne en cours dans le pays, à laquelle il reproche un changement significatif dans les slogans entonnés, notamment son adoption du fameux «Etat civil et non pas militaire», cher à feu Abane Ramdane et qui est, de l'avis du chef islamiste, de connotation «laïque française». Une bien maligne manière de se détourner d'un mouvement populaire qui ne l'a vraiment pas adopté comme ses semblables de la mouvance verte, même s'il a fait semblant de l'accompagner en tournant le dos à l'élection présidentielle du 12 décembre dernier. Un repositionnement graduel que le MSP avait, le premier, entamé tout récemment en enclenchant ce qu'on peut appeler une «procédure de divorce» d'avec le mouvement populaire, dont la poursuite semble gêner considérablement sa doctrine entriste chère à la mouvance verte. D'où son forcing à regagner la confiance perdue du sérail. Lors de sa toute dernière conférence de presse remontant à quelques jours, Abderazzak Makri a déclaré que la fraude électorale exercée par la «Içaba» durant des années, a empêché son parti d'atteindre le pouvoir. «Notre parti a subi l'injustice et Mahfoud Nahnah y était parvenu lors des élections de 1995, mais les résultats du scrutin avaient été falsifiés», avait-il soutenu, exprimant la disponibilité du MSP à «œuvrer avec sérieux et efficacité à formuler des propositions sur l'amendement de la Constitution, insistant sur la nécessité d'instaurer l'Etat de droit à travers la prochaine Constitution. M. K.