Le président de la section correctionnelle près le tribunal de Sidi-M'hamed a prononcé, hier, de lourdes condamnations contre des activistes de la révolution populaire. Le secrétaire général du RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse), Kamel Nemmiche, et un militant de l'organisation, Amokrane Laouchedi, ont écopé de six mois de prison ferme assortie d'une amende de 20 000DA. La même peine a été prononcée contre Réda Boughrissa, tandis que Lamri Mohamed a été condamné à une année d'emprisonnement. Le verdict prononcé contre les seize autres coaccusés, dont l'infatigable Dr Djameleddine Oulmane, a été de trois mois de prison ferme et 20 000 DA d'amende, avec requalification des faits. Les jugements rendus par le magistrat ont consterné le collectif des avocats, les familles et les militants qui s'attendaient tous à la relaxe pour une double raison. Les accusations portées contre les inculpés ne reposent sur aucune preuve tangible ou argument juridique, selon la défense. Par ailleurs, le procureur de la République adjoint n'a pas fait, lors du procès ouvert le 9 février dernier, un réquisitoire contre la majorité des accusés, mais plutôt un plaidoyer en faveur de leur innocence. "J'allais appliquer la loi, mais en entendant ces jeunes qui sont en train de donner une leçon de courage en défendant l'indépendance de la justice et l'intérêt de la nation, en tant que procureur représentant de la société, je défends le peuple, je défends ces jeunes et je demande leur relaxe". Ces propos ont enthousiasmé l'opinion publique. Ils n'ont, en revanche, pas été appréciés par la tutelle, qui a ordonné sa mutation immédiate à la Cour de Guemar. Le président de la section criminelle ne l'a pas suivi, non plus, en jugeant les prévenus coupables des griefs qui leur sont reprochés. Ces derniers ont été arrêtés lors de la marche du vendredi 17 janvier à Alger, placés en garde-à-vue pendant 48 heures, puis soumis au régime du contrôle judiciaire avec convocation pour comparution directe.