Abderrezak Makri a déclaré, hier vendredi, lors d'un séminaire régional des structures du Mouvement pour la société de la paix (MSP), que « le Hirak doit faire confiance aux partis politiques et non comploter contre eux », accusant « le courant extrémiste laïque » d'être à l'origine de la division du mouvement et insistant : « L'Algérie ne peut être que Badissya Novembariya.» Ilhem Tir - Constantine (Le Soir) - La deuxième rencontre régionale des cadres et instances du Mouvement de la société pour la Paix s'est tenue hier au centre culturel Malek-Haddad à Constantine, en présence de toutes les directions de wilayas de l'Est. Une occasion pour transmettre les dernières directives de la nouvelle politique de la formation du cheikh Nahnah. Lors de son discours, le président du MSP a taillé un nouveau costume, sur mesure, pour la circonstance, moins critique, plus cool et plus populiste en commençant par insister sur le fait que l'Etat algérien ne peut être et n'existera qu'à travers les principes de la déclaration de Novembre et des principes de l'imam Benbadis. « L'Algérie ne peut être que Badissya Novembariya», a t-il lancé avant de remettre sur le tapis une proposition de l'ex-FIS, faite dans les années 1990, celle de délocaliser la capitale vers une zone à l'intérieur du pays. Poursuivant son discours, le président du MSP n'omettra pas d'évoquer les partis politiques et leur rôle important dans toute vie politique d'un pays, soulignant : « Il n'y ni vie politique ni avenir sans partis politiques .» Et de revenir sur le parcours du pluralisme instauré après les événements d'Octobre 1988 et fustiger par la même occasion : « la démocratie de façade » qui a régné durant les vingt dernières années. Pour Abderrezak Makri, le Hirak doit faire confiance aux partis politiques parce qu'il (le Hirak) a « réalisé plusieurs acquis, dont la mise en échec du projet du cinquième mandat, la lutte contre la corruption, la protection du pays contre toute ingérence étrangère et la consécration de la souveraineté populaire ». Durant plus d'une heure de discours, le leader islamiste a tiré à boulets rouges sur les partis démocrates et le courant laïque qualifié « d'extrémiste » responsable, selon lui, de la division du mouvement populaire. « Non à la division du mouvement », lança-t-il en ajoutant : « Le courant laïque qui a voulu monopoliser le Hirak est infiltré par des sionistes et des parties françaises .» Quant à son dialogue avec le Président Abdelmadjid Tebboune, Makri a rappelé que son parti a adhéré au processus de dialogue tout en contribuant aux réformes engagées, notamment celle de la révision de la Constitution. Le chef du MSP a indiqué que « le président de la République est élu et nous avons accepté de dialoguer pour préserver les intérêts du pays ». Le leader islamiste a considéré enfin qu'il fallait donner sa chance au nouveau Président, en lui souhaitant la réussite de sa mission, « une réussite pour tous les Algériens ». I. T.