Le parti présidé par Abderrezak Makri a mené une attaque en règle contre le régime actuel en l'accusant de "freiner le processus de transition démocratique réclamé par le mouvement populaire". Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) est en train d'opérer un glissement, de plus en plus perceptible, dans son positionnement politique en renouant peu à peu avec le hirak avec qui il avait pris ses distances, en douce cela dit, au lendemain de la chute de Bouteflika. Dans un communiqué sanctionnant la réunion du bureau exécutif du parti et rendu public hier, le parti, présidé par Abderrezak Makri, a mené une attaque en règle contre le régime actuel en l'accusant de "freiner le processus de la transition démocratique réclamé par le mouvement populaire", mais aussi de "non-respect de sa promesse de satisfaire les revendications populaires de l'application des articles 7 et 8 de la Constitution". Et d'insister : "Les parties du pouvoir ayant fait avorter les occasions d'un dialogue sérieux et d'un consensus national sont responsables des déceptions d'un grand nombre de citoyens." Autre pierre jetée par le parti islamiste aux tenants actuels du pouvoir : ses doutes exprimés sur l'opportunité de tenir la présidentielle du 12 décembre prochain dans un climat aussi tendu que celui que connaît actuellement le pays. "Le climat délétère, de suspicion, la politique du fait accompli et la mainmise de l'administration sur le processus de l'élection présidentielle font que le prochain scrutin ne permettra pas à l'Algérie d'être en mesure de faire face aux défis internes et externes qui l'attendent", a estimé le MSP. Mieux, celui-ci est allé jusqu'à dénoncer (c'est la première fois depuis l'enclenchement de la mécanique de la répression que ce parti a pris position sur cette question) les arrestations des animateurs du hirak dans plusieurs régions du pays tout en appelant à leur libération, non sans exhorter les forces politiques et sociales à faire preuve de solidarité à leur égard. Sur sa lancée, le parti d'Abderrezak Makri a dénoncé "la politique d'asservissement, de répression et de chantage à laquelle font face actuellement les médias". Concernant le projet de loi sur les hydrocarbures, le MSP estime que "les institutions actuelles rejetées par le peuple ne sont pas habilitées à plancher sur une loi ayant un lien avec la souveraineté nationale". "L'entêtement des autorités à imposer la loi sur les hydrocarbures avec un gouvernement et un Parlement illégitimes est une preuve de l'échec continu d'un gouvernement qui a pour seul programme la recherche de la rente (…)", a-t-il insisté, non sans rappeler que "le système politique qui est toujours en place et qui cherche à se régénérer est responsable de la dilapidation de potentialités nationales durant deux décennies (…)".