Le ministre délégué à l'Industrie pharmaceutique mise beaucoup sur la numérisation de son secteur. Selon Lotfi Benbahmed, cette démarche permettra de monitorer les stocks des produits pharmaceutiques et de mettre fin à la problématique de rupture de médicaments. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La disponibilité, la qualité, l'accessibilité et le développement économique sont les quatre axes sur lesquels s'appuie la politique pharmaceutique. Selon le ministre délégué à l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, ces axes reposent, à leur tour, sur un certain nombre de leviers : l'enregistrement, la définition d'une politique de prix, d'une politique de remboursement, et la protection de la production nationale. Rappelant la problématique de rupture de médicaments qu'a connue l'Algérie et qu'elle continue d'ailleurs à vivre, il a plaidé pour la mise en place d'outils modernes à travers notamment la numérisation du secteur. «Nous allons monitorer les stocks des produits pharmaceutiques à chaque niveau. Nous avons déjà pris contact avec l'ensemble des opérateurs de l'industrie pharmaceutique pour s'enquérir de leur niveau de stock en termes de production et d'importation. Nous le ferons après auprès des distributeurs et enfin dans les officine», explique-t-il. Selon le ministre, la sérialisation qui fait justement partie des derniers standards internationaux sera la prochaine étape. Prévue dans deux ans, cette démarche prévoit de doter chaque boîte de médicament d'une immatriculation. «La sérialisation permettra d'avoir la traçabilité totale du médicament. Elle concernera, d'abord, les psychotropes», dit-il. Intervenant, hier dimanche, sur les ondes de la Radio Chaîne 3, Lotfi Benbahmed précise que la production nationale en produits pharmaceutiques est de l'ordre de 1,7 milliard de dollars ce qui se rapproche du montant d'importation. Par contre, poursuit-il, «nous avons une explosion de la facture des produits hospitaliers. Ces dernières années, la facture de la PCH a été multipliée par deux, voire par trois». Il dira à cet effet que l'Algérie compte, certes, 98 unités de production pharmaceutique mais qu'«il ne s'agit pas de faire de l'immobilier industriel». Pour lui, l'intérêt est dans la valeur ajoutée. «Aujourd'hui, il est question d'aller vers des molécules dont nous avons besoin notamment en oncologie, ainsi que les premiers biosimilaires en Algérie. Cela nous permettra de sortir de cette production de génériques et de produits chimiques très largement maîtrisée et sur laquelle, des fois, il y a une concurrence anormale. Pour une molécule, nous avons souvent entre dix et quinze producteurs», dit-il Il estime d'ailleurs que la régulation de la production pharmaceutique s'impose d'autant que son secteur s'oriente également vers l'export. «Nous avons des producteurs nationaux mais aussi des multinationales qui ont investi dans notre pays. Il ne faut pas que l'investissement soit simplement destiné à préserver des parts de marché en Algérie», ajoute-t-il. Ry. N.