L'industrie pharmaceutique nationale doit s'orienter vers une production locale innovante basée notamment sur la maitrise des biotechnologies, a indiqué jeudi à Alger le ministre délégué chargé de l'industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed. A l'occasion d'une visite au niveau du Salon international de la pharmacie en Algérie (SIHPAL 2020), le ministre a appelé les industriels du secteur à produire localement et à exporter des médicaments innovants ayant une forte valeur ajoutée, notamment les produits destinés aux maladies complexes et répandues. Parmi les industriels visés par cet appel, l'entreprise publique Saidal qui, selon le ministre délégué, "doit constituer un pionnier dans la production pharmaceutique nationale à forte valeur ajoutée à travers des produits innovants et la maitrise des biotechnologies". Dans ce cadre, le même responsable a estimé que "l'entreprise Saidal doit se régénérer pour passer à une nouvelle étape", rappelant que l'entreprise publique est l'opérateur historique de l'industrie pharmaceutique algérienne ayant notamment réussi à s'imposer à travers son nom. "Elle a été pionnière dans le générique. Il faudrait qu'elle soit encore leader dans les produits à forte valeur ajoutée et dans la maitrise des nouvelles technologies", a-t-il souligné, ajoutant que Saidal peut constituer l'une des plateformes de développement dans la stratégie nationale de la diversification des produits pharmaceutiques fabriqués localement. Par ailleurs, le ministre délégué a fait savoir que le gouvernement ambitionne de couvrir la facture des importations de produits pharmaceutiques par l'export des produits pharmaceutiques locaux d'ici 10 à 15 ans. "Pour ce faire, nous accompagnerons l'ensemble de nos opérateurs économiques. Nous mettrons en place dans les mois prochains tous les instruments nécessaires pour soutenir cet export", a-t-il affirmé, notant que l'orientation des laboratoires pharmaceutiques nationaux vers l'export ne constitue pas seulement un axe de développement "mais aussi une nécessité pour le développement économique de notre pays". Le même responsable a également rappelé le travail de son département ministériel dans le cadre de "la sérialisation des médicaments", à savoir leur immatriculation afin d'assurer une meilleure traçabilité de ceux-ci. "Des textes législatifs vont imposer cette sérialisation des médicaments d'ici deux à trois ans, commençant par les psychotropes", a-t-il annoncé. En outre, le ministre délégué a relevé l'importance de l'industrie de production de médicaments anti-cancéreux, notamment dans le cadre de la réduction de la facture d'importation de ces produits. "On compte beaucoup sur ces types de production. Au niveau de la PCH, l'achat des produits d'oncologie et d'hématologie correspond à une facture annuelle de 64 milliards Dinars", a-t-il fait savoir, plaidant pour que les entreprises activant dans la production de ces produits aient une projection aussi sur le marché régional ou continental.