« Je suis très heureuse d'être en Algérie, c'est ma première visite officielle .» C'est par ces quelques mots que la ministre des Affaires étrangères espagnole, de l'Union européenne et de la Coopération a entamé une courte déclaration dans la conférence de presse tenue hier mercredi au siège du ministère des Affaires étrangères, en présence de son homologue Sabri Boukadoum. C'est tout sourire que la diplomate espagnole a exprimé sa satisfaction après les entretiens avec les responsables algériens qui ont porté notamment sur la délimitation des frontières maritimes. Cette apparente décontraction s'explique par le climat qui a précédé la visite, reportée à deux reprises, de la ministre espagnole. Sa présence à Alger est motivée précisément par la question des frontières maritimes, car certaines voix dans la péninsule Ibérique accusent l'Algérie d'empiéter sur la zone de souveraineté espagnole. Sabri Boukadoum qui, lui aussi, a répondu aux questions des journalistes, a confirmé les propos de la ministre sur cette entente parfaite sur toutes les questions d'intérêt commun de la coopération bilatérale, de l'énergie jusqu'à la sphère culturelle. Visiblement, Sabri Boukadoum, au fait des inquiétudes suscitées par la polémique sur la délimitation des frontières maritimes, a tenu à désamorcer cette source de tension mettant en avant la nécessité de concertation, de dialogue et la négociation « parce que, dira-t-il, nous n'avons aucune hostilité envers nos voisins dans la région». Bien plus, l'atmosphère qui a prévalu, sans doute lors des entretiens, explique l'attitude toute positive de la ministre des Affaires étrangères espagnole. « L'Algérie est pour nous un partenaire stratégique », dira-t-elle et qu'elle veut exprimer par là « un signal fort et clair » quant à son importance pour l'Espagne. Elle rappellera que son pays a été le premier à féliciter l'Algérie après l'élection présidentielle du 12 décembre dernier. «C'est pourquoi nous voulons porter nos bonnes relations à un niveau supérieur», indiquant la prochaine tenue à Madrid d'une réunion de haut niveau algéro-espagnole, en avril prochain, sur les dossiers de coopération bilatérale. Réagissant à une question sur les velléités marocaines de s'approprier les eaux territoriales du Sahara Occidental, Mme Arancha Gonzalez Laya a tenu à souligner : « Il n'y a pas de délimitation unilatérale sans négociations, vu qu'il n'existe pas de tracé .» Elle profitera pour réitérer la position de Madrid sur l'ancienne colonie espagnole dans le cadre d'une « solution politique ». Sabri Boukadoum rappellera que l'Algérie soutient les décisions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'Onu, ainsi que la désignation, au plus tôt, d'un envoyé spécial de l'organisation onusienne pour le Sahara Occidental occupée par le Maroc depuis 1975. D'autre part, la ministre espagnole n'a pas manqué de noter l'entente entre les deux parties sur les questions de sécurité, le Sahel et la Méditerranée quant à la crise libyenne. B. T.