L'Algérie n'a pris aucune décision unilatérale pour délimiter ses eaux territoriales, a affirmé la ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha González Laya, faisant ainsi taire les allégations colportées par la presse ibérique notamment, prêtant à l'Algérie des ambitions hégémoniques. Lors d'une conférence de presse, tenue hier à Alger, le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, et son homologue espagnole, Arancha González Laya, ont convenu d'entamer le processus de négociations, comme première étape, sur la délimitation des eaux territoriales dans le bassin méditerranéen, conformément à la réglementation prévue par l'ONU. "Il n'y a aucun désaccord entre l'Algérie et l'Espagne sur cette question. L'Algérie a émis en toute légalité son souhait de délimiter ses frontières maritimes en se conformant aux procédures onusiennes régissant la délimitation des eaux territoriales", a affirmé M. Boukadoum, faisant ainsi taire les allégations rapportées par la presse ibérique notamment, accusant l'Algérie d'avoir délimité unilatéralement ses frontières maritimes, en 2018. "L'Algérie est un pays pacifique. Nous n'avons aucune ambition hégémonique et nous ne nous nourrissons d'aucune inimitié envers un quelconque pays, à plus forte raison lorsqu'il s'agit d'un pays ami comme l'Espagne", a ajouté le chef de la diplomatie algérienne. La ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha González Laya, a affirmé, de son côté, qu'"il n'y a aucun différend entre les deux pays sur cette question". Et d'expliquer que "chaque pays a le droit légitime de fixer ses frontières territoriales. L'Algérie n'a fait qu'émettre son souhait de délimiter ses eaux maritimes. Nous nous sommes mis d'accord pour une négociation en cas de chevauchement des zones maritimes algérienne et espagnole", a-t-elle indiqué, en assurant qu'"il n'y a pas de place à l'unilatéralisme". Sur un autre volet, les deux parties ont rappelé, par ailleurs, leur attachement à renforcer la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique et culturel. Les deux conférenciers ont, en outre, affiché leur parfaite entente sur le règlement des conflits dans la région par la voie politique. "Nous sommes en total accord quant aux règlements des questions sécuritaires et conflictuelles dans la région en privilégiant la voie politique", a affirmé la cheffe de la diplomatie espagnole, en rappelant le soutien de son pays au processus politique en Libye, notamment. Sur la question du Sahara occidental, M. Boukadoum a appelé, à cette occasion, le SG de l'ONU, Antonio Guterres, à nommer "dans les plus brefs délais" un émissaire onusien. "Je pense qu'il ne faut pas laisser les problèmes s'accumuler. L'ONU doit, dans des délais rapides, désigner un envoyé spécial pour le Sahara occidental et remettre le processus politique sur les rails", a-t-il soutenu. La MAE espagnole a estimé, pour sa part, que la position de son pays est claire sur ce sujet, évoquant le soutien total de l'Espagne au processus politique onusien.