Le tribunal de Sidi-M'hamed a connu une ambiance particulière, hier. Alors que les verdicts de plusieurs manifestants ont été rendus, 32 autres manifestants et le journaliste Khaled Drareni, arrêtés lors de la manifestation de samedi, ont été présentés devant le procureur général. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Quelques dizaines de journalistes ont observé, dès la matinée, un rassemblement devant ce tribunal pour protester contre l'arrestation de leur confrère et exiger sa libération. En effet, lors de la manifestation réprimée par la police avant-hier samedi, quelque 30 manifestants, en plus du journaliste en question, ont été interpellés et gardés en garde à vue. Alors que 29 personnes ont été conviées à rentrer chez elles, Khaled Drareni, l'activiste Samir Benlarbi, l'ancien policier Toufik Hassani (arrêté lors du 55e vendredi à Alger) et le militant Hamitouche Lyes ont été reconduits au commissariat pour une autre journée de garde à vue «pour complément d'enquête». Ils seront présentés à nouveau aujourd'hui devant le procureur du même tribunal. Les journalistes qui ont tenu le rassemblement devant le tribunal, rejoints par d'autres manifestants, ont appelé au respect de la liberté de la presse et à l'arrêt du harcèlement contre les journalistes. Pour les 29 manifestants relâchés, leurs procès sont programmés pour certains le 14 avril prochain et pour d'autres le 26 du même mois. Ils sont accusés, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), «d'incitation à attroupement non armé». Le même tribunal a rendu son verdict dans l'affaire des détenus Saededdine Youcef Islam et Zohir Houari. Ces deux détenus ont été arrêtés pour avoir poussé du haut d'un fourgon de police un agent de l'ordre qui était en train d'asperger les manifestants avec du gaz lacrymogène à proximité de la Grande-Poste. Ils sont condamnés à une peine de 4 ans de prison ferme. Par ailleurs, deux détenus ont quitté hier la prison d'El-Harrach où ils étaient incarcérés. Il s'agit de Yasmine Si Hadj Mohand (la quatrième femme à séjourner dans la prison dans le cadre du mouvement populaire) et de Hamadache Hamid, condamnés à deux mois de prison avec sursis. Ils ont retrouvé la liberté en fin de la journée d'hier. K. A.