Blida vit, ces derniers jours, un véritable tohu-bohu par suite des dernières nouvelles concernant le coronavirus. L'affolement a tendance à s'amplifier en raison du nombre toujours croissant des personnes atteintes par le Covid-19, d'autant que le dernier cas, confirmé et en isolement à l'hôpital de Boufarik, est un émigré venu d'Espagne, en fin de semaine, chez ses parents à Bouarfa, commune située à trois kilomètres au sud-ouest de Blida. Dès que la nouvelle fut donnée, les Blidéens vivent, depuis, une hantise indescriptible. La peur se lit aisément sur les visages des citoyens qui n'ont de discussion que sur cette épidémie qui est en train de frapper de plein fouet la ville des Roses. C'est dire que leur branle-bas a été exacerbé lorsque la nouvelle faisant état de l'hospitalisation à Boufarik de deux médecins, quatre infirmières et un chauffeur d'ambulance qui l'ont approché, s'est hâtivement répandue dans la capitale de la Mitidja. « J'ai bien raison d'avoir peur », se justifia un citoyen à son ami, attablé avec lui à la terrasse d'un café à Place Ettoute. Quoi qu'il en soit, maintenant c'est le seul sujet d'actualité qui émane de toutes les bouches des habitants de Blida. « Je n'ai pas encore compris pourquoi il n'y a que Blida qui est touchée par cette épidémie. Ce n'est pas normal que le cas de cet émigré porteur du virus et venant d'un pays largement contaminé ne soit pas décelé à l'aéroport », s'interroge un autre citoyen qui n'arrive toujours pas à trouver une explication rationnelle à son questionnement. L'autre information, qui s'est vite ébruitée, et qui est celle de l'évasion d'un malade atteint du coronavirus de l'hôpital de Boufarik, a accentué l'inquiétude et troublé profondément le bien-être de la population blidéenne. Ayant fui le service infectieux samedi à l'aube, ce dernier, proche parent de la première famille contaminée de Blida, s'est évanoui dans la nature en dépit de recherches appuyées. Cette évasion suscita une grande panique aussi bien chez les Boufarikois que les Blidéens ,au point où les réseaux sociaux s'enflammèrent et chacun y allait avec son commentaire. « Le fugitif se serait vraisemblablement frotté à d'autres citoyens à qui il aurait transmis le virus », pourra-t-on lire dans l'un des commentaires. D'autres lui portent l'anathème pour avoir fui l'hôpital car ils considèrent cette évasion comme une trahison et un geste irréfléchi, alors que les conditions d'isolement se sont améliorées depuis la visite surprise du ministre de la Santé jeudi dernier à Boufarik. Retrouvé hier à Mostaganem, le fugitif, âgé de 41 ans, a été réintroduit au service infectieux à l'hôpital de Boufarik. Va-t-il révéler tous les endroits et tous les autres lieux par où il est passé ? C'est la question qui taraude les esprits des uns et des autres. « Cette fugue aura, à l'évidence, un impact négatif sur l'évolution de cette épidémie dont les conséquences seront dramatiques si, toutefois, les personnes qui se sont rapprochées du fuyard ne sont pas identifiées », épiloguera un médecin rencontré à l'hôpital de Boufarik. M. B.