Le ministère de la Santé a indiqué que les investigations épidémiologiques ont conclu que la dernière personne atteinte de la pathologie est une femme résidant à Alger qui rentrait d'un voyage de Madrid. Face à la progression inquiétante de la situation épidémiologique du coronavirus, les autorités sanitaires invitent les Algériens à surseoir à leurs voyages à l'étranger, notamment en direction des pays affectés par l'épidémie, sauf en cas de nécessité absolue. Ce nouvel appel a été lancé, hier, par le ministère de la Santé à l'effet de parvenir à réduire et à juguler le risque d'extension de cette épidémie mondiale. Jusqu'à hier, pas moins de 98 pays ont déclaré cette infection qui affecte l'appareil respiratoire. Cette "restriction exceptionnelle" de sortie à l'étranger, qui ne dit pas son nom, est motivée par l'enregistrement hier d'un nouveau sujet contrôlé positif au coronavirus, pour atteindre un total de 20 cas confirmés depuis l'apparition de cette maladie dans le pays. Le ministère de la Santé, qui dans un communiqué rendu public fait le point sur la situation sanitaire dans le pays, a indiqué que les investigations épidémiologiques ont conclu que la dernière personne atteinte de la pathologie est une femme résidant à Alger qui rentrait d'un voyage de Madrid. Âgée de 54 ans, elle a été contaminée dans ce pays qui a fait état hier du huitième décès et de 374 cas confirmés. La 20e victime est hospitalisée à l'hôpital El-Kettar. Selon des sources hospitalières, deux sujets contacts du quinquagénaire en question ont été testés négatifs. En revanche, une autre femme résidant à Alger, qui rentrait d'un voyage à Paris, a été libérée, hier, après avoir été contrôlée négative au coronavirus. Autrement dit, la thèse de l'"importation" du virus reste plausible, puisque l'Algérie n'a recensé aucun foyer autochtone de l'épidémie. Toutes les enquêtes de traçabilité du virus des 20 cas confirmés ont démontré que toutes les personnes contrôlées positives au Covid-19 ont été contaminées par un malade asymptomatique résidant à Paris qui a séjourné mi-février à Blida à l'occasion d'une naissance. Le bilan du ministère de la Santé diffusé rappellera pour la circonstance que les 17 malades placés en isolement dans des structures hospitalières sont tous membres d'une même famille. "Toutes les personnes atteintes, qui ont été victimes du virus incriminé, ont pris part à la fête organisée à Blida-Ville", a-t-on appris de sources hospitalières. C'est dire que le virus ultracontagieux a évolué dans un cercle intrafamilial. Les deux premières victimes de la contamination en Algérie restent l'émigré octogénaire et sa fille qui sont hospitalisés dans un hôpital de la banlieue parisienne. Les deux autres cas de coronavirus sont la quinquagénaire qui avait séjourné la semaine passée, à Madrid, et le jeune qui, revenu d'un voyage à Dubaï, s'est évadé avant-hier de l'hôpital de Boufarik, avant d'être repris à Mostaganem où il a été mis en quarantaine à l'hôpital psychiatrique de Tigditt. D'ailleurs, le département d'Abderrahmane Benbouzid a tenu à rappeler que le cas symptomatique, qui a défrayé la chronique locale après avoir fui son lieu de confinement à l'hôpital de Boufarik, a été finalement remis en observation médicale. Ce dernier n'est autre qu'un proche de la famille contaminée, originaire de Blida-Ville. En somme, prioritairement, les autorités sanitaires semblent vouloir atténuer les effets de la propagation et d'éviter d'atteindre le stade 3, le dernier dans la hiérarchie des phases épidémiques. La mesure préventive en question fait suite à celle annoncée jeudi dernier, celle de soumettre systématiquement tous les voyageurs en provenance de l'étranger à un contrôle sanitaire aux points d'entrée, aussi bien terrestres, aériens que maritimes. Les infectiologues n'excluent pas, au vu de l'évolution rapide des chiffres des cas infectés, que l'Algérie risque de passer à la phase trois de la contagion où le virus circulerait de façon active dans tout le pays. Le virus se propagerait dans d'autres régions non ciblées par les enquêtes épidémiologiques déclenchées. Les investigations sont menées jusque-là dans les wilayas de Blida, d'Alger, de Mascara et de Koléa (Tipasa). La phase 3 risque d'impliquer d'autres mesures plus contraignantes pour la population, telles que la fermeture des établissements publics ou le confinement des villes.