La confirmation des deux cas de coronavirus par le ministère de la santé, lesquels se trouvent actuellement en quarantaine à l'hôpital de Boufarik, a suscité chez les citoyens de Blida la peur et la panique, notamment à l'Université d'El-Affroun, où les étudiants ne parlent que de cette nouvelle d'autant, avancent-ils, la jeune fille de 24 ans contaminée par le virus y serait étudiante. Hier, à l'hôpital de Boufarik, le black-out était total. Ni les malades hospitalisés pour d'autres pathologies, encore moins les visiteurs ne soufflent mot sur la présence des deux cas de coronavirus. Ils sont dans l'expectative tant le personnel tend à ce que l'information ne soit pas propagée à grande échelle. Au service infectieux, chargé de l'isolement des deux malades et de leur soin, le personnel est tenu par le secret médical. Rien ne filtre à ce sujet au point de laisser croire qu'il ne s'agit peut-être que d'une rumeur, n'était le communiqué du ministère de la santé qui le confirme. Chez les citoyens blidéens, chacun y va de son commentaire. D'aucuns parlent d'une malédiction qui s'est abattue sur la ville des roses. D'autres le confirment par les fortes rafales de vent qui ont commencé à souffler depuis la nuit de dimanche. «2018, c'était le choléra et cette année, le coronavirus. Pourquoi, ô mon Dieu, il n'y a que nous qui sommes touchés par les épidémies », se lamentent quelques Blidéens. Dans les cafés, l'on ne parle que de cette mauvaise nouvelle. Chacun y va de ses connaissances de cette pathologie, les pays atteints et le nombre de morts dans le monde. D'autres, plus alarmistes, jurent par tous les saints que c'est une sanction divine car les gens se sont déviés de leurs obligations religieuses. Toutefois, et sillonnant toutes les rues et ruelles de Blida, l'on n'a pas vu une personne portant de masque de protection comme si les blidéens n'en ont cure de cette maladie aux conséquences graves alors que d'autres préfèrent se confiner chez eux. Quelques-uns, notamment les férus de la musique chaâbie, ont même dit qu'ils boycotteront le spectacle qui sera organisé dans l'après-midi d'aujourd'hui en hommage au regretté Rachid Nouni de peur de contracter le virus en se frottant aux personnes présentes. Sur les réseaux sociaux, les étudiants de l'Université d'El-Affroun disent qu'ils vont sécher les cours par peur que la maladie n'ait déjà contaminé certains de leurs camarades. C'est dire que la peur a tendance à virer en psychose certaine. M. B.