La garde à vue a été prolongée une nouvelle fois de 24 heures pour le journaliste Khaled Drareni, l'activiste Samir Benlarbi, l'ancien policier Toufik Hassani et le militant Hamitouche Lyes, hier, par le procureur du tribunal de Sidi-M'hamed. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Ces quatre personnes arrêtées entre la marche du 55e vendredi et la manifestation réprimée de samedi, seront présentées, à nouveau, aujourd'hui devant le procureur du tribunal de Sidi-M'hamed. Ce dernier a prolongé leur garde à vue au commissariat de police de 24 heures supplémentaires, après une première prolongation décidée avant-hier, et ce, pour complément d'enquête. Les quatre détenus doivent ainsi passer une autre nuit chez la police avant d'être fixés sur leur sort aujourd'hui. Comme avant-hier, des dizaines de manifestants se sont présentés dès hier matin devant le tribunal pour y tenir un rassemblement de soutien au journaliste Khaled Drareni, en présence des parents de ce dernier, et aux autres détenus. Après l'annonce de la décision par le procureur, des avocats ont rejoint le rassemblement pour la répercuter auprès des journalistes, faisant savoir que le motif de la prolongation n'est pas connu. « On ne sait pas quel est le motif de la prolongation de la garde à vue surtout que les faits qu'on leur reproche initialement ne tiennent pas la route notamment l'incitation à attroupement. Ces gens n'ont fait que manifester pacifiquement et Khaled Drareni n'a fait que son métier de journaliste en couvrant la manifestation», a déclaré Noureddine Benissad, avocat et président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme. Sans contester la légalité de la procédure, Me Benissad trouve que la garde à vue «ne se justifie pas», expliquant que, généralement, «on prolonge la garde à vue pour les terroristes», tout en souhaitant qu'il n'y ait pas d'autres chefs d'inculpation. Il rappelle les dernières affirmations du ministre de la Justice qui a déclaré qu'aucun journaliste n'est poursuivi pour délit de presse, lui opposant le cas de Drareni. Pour sa part, Me Zoubida Assoul a précisé que le dossier des quatre personnes sont toujours chez la police judiciaire, soulignant que l'enquête préliminaire n'a pas été encore achevée. «Le procureur nous a dit qu'ils seront présentés demain (aujourd'hui, ndlr)», a-t-elle ajouté, dénonçant le mutisme des autorités judiciaires qui ne communiquent pas avec la défense, selon elle. K. A.