À l'heure où l'épidémie du coronavirus, autrement appelé Covid-19, ne cesse de semer l'inquiétude chez les populations du monde, au vu de sa propagation rapide, particulièrement en Europe, les autorités algériennes rassurent les citoyens, mais appellent néanmoins à faire preuve d'une très grande vigilance. À noter qu'au total, 20 cas de contamination au nouveau coronavirus ont été détectés en Algérie à ce jour. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Faisant le point sur l'évolution de l'épidémie en Algérie, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, se voulait rassurant, hier mardi, en affirmant que pour le moment, «la situation est sous contrôle». Invité au forum du journal Echaâb, ce dernier a évalué le rythme de propagation du virus en Algérie par rapport au nombre de personnes affectées, qui s'élève à 20, et en conclut que «l'épidémie est dans sa phase 1». Cela veut dire que la situation n'est pas irréversible, et qu'il est «tout à fait possible de la contenir». Abderrahmane Benbouzid n'exclut naturellement pas le fait qu'avec le temps, cela risque de changer, notamment si de nouveaux cas apparaissent. Il assure toutefois que l'Algérie, à l'instar d'autres pays, a pris les dispositions qu'il faut pour endiguer au maximum la propagation du virus. Il a souligné que quand le coronavirus a fait son apparition en Chine, «nous étions loin de nous douter que cela allait nous toucher». Mais, «après s'être répandu en Italie et en France, nous étions obligés de renforcer davantage le dispositif en place», a-t-il ajouté. Dans ce sillage, il rassure que tous les aéroports, les ports ainsi que les postes frontaliers sont équipés de caméras thermiques, permettant ainsi la détection de toute personne contaminée, présentant un signe de forte fièvre notamment. Abordant les conditions de prise en charge des personnes atteintes de coronavirus à l'hôpital de Boufarik, Abderrahmane Benbouzid tient, là aussi, à rassurer l'opinion publique, garantissant que « les patients sont suivis et accompagnés par des équipes médicales et ne manquent de rien». Evoquant la vidéo diffusée par une femme mise en quarantaine à Boufarik, qui fait état des conditions «pénibles» dans lesquelles elle se trouvait en compagnie d'autres personnes touchées par le virus, Abderrahmane Benbouzid explique qu'il s'agit d'un cas spécial. Il précise qu'à cause de la surcharge constatée par le personnel de cet hôpital, ces personnes ont dû être déplacées momentanément dans l'enceinte d'un ancien bloc, lequel est, admet-il, «vétuste». «D'ailleurs, elles ne sont pas restées longtemps», affirme-t-il. Il a en outre garanti que le ministère de la Santé a donné des instructions très fermes en matière de prise en charge de ces patients. Relevant s'être lui-même rendu à l'hôpital de Boufarik pour s'enquérir de la situation, le ministre a indiqué qu'il a été mis à la disposition de ces derniers «tout le confort qu'il faut… nourriture, réseau internet, et suivi médical». Abderrahmane Benbouzid soutient qu'à ce stade, «c'est tout ce que nous pouvons faire». Il a, par ailleurs, fait savoir que les services de son département reçoivent, quotidiennement, «des rapports avec photos à l'appui, sur les conditions de cette prise en charge et sur le nombre de patients dans chaque salle». En ce qui concerne la menace qui plane toujours quant à une éventuelle manifestation d'autres cas de Covid-19, le premier responsable du secteur a insisté sur l'importance d'être vigilant, en prenant les précautions nécessaires. Il dira, justement, à propos des masques de protection respiratoire, qu'ils sont censés n'être portés que par les personnes atteintes du virus, afin de ne pas contaminer les autres. A ce titre, il insiste que l'Algérie interdit formellement l'exportation de ces masques vers les pays étrangers, affirmant au passage que «nous en avons assez pour couvrir la demande de la population si besoin, notamment dans le cas de figure où l'épidémie prend de l'ampleur». M. Z.