Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) et le Centre des jeunes dirigeants algériens (CJD) tirent la sonnette d'alarme sur les risques auxquels sont exposées les entreprises algériennes et avancent une série de propositions de mesures de sauvegarde des PME. Ces propositions sont rassemblées dans le «Plaidoyer pour la sauvegarde de l'entreprise algérienne», selon un communiqué parvenu à la rédaction ce samedi 14 mars. Pour ses auteurs, «la détérioration sans précédent de la situation économique a déjà conduit à une baisse de l'activité de 30% à 50% dans certaines filières». «La faiblesse des recouvrements qui en a découlé a mis la trésorerie des entreprises dans un état catastrophique», est-il indiqué. En 2019, le Care et le CJD estiment les pertes potentielles d'emplois entre 714 000 et 1 490 000, essentiellement dans le secteur privé. En l'absence de statistiques économiques officielles récentes, le sentiment d'insécurité des opérateurs entretient les incertitudes. C'est pourquoi, souligne le communiqué, une dizaine d'associations et d'organisations patronales, le Care et le CJD ont élaboré un plaidoyer pour exhorter les pouvoirs publics à agir en urgence. Selon le communiqué, il faut : dans un premier temps : mise en place d'un moratoire fiscal et parafiscal pour les entreprises en difficulté ; révision de la LF 2020 en introduisant divers aménagements en faveur de l'entreprise ; abrogation de l'article 23 de l'instruction n° 74-94 du 29/11/1994 de la Banque d'Algérie, limitant les lignes de découverts bancaires à 15 jours de chiffre d'affaires du bénéficiaire ; rééchelonnement des crédits par les banques (avec obligation de paiement des intérêts) ; obligation pour l'Etat et les grandes entreprises de régler les factures des PME dans un délai n'excédant pas 60 jours, voire 30 jours dans certains cas. Dans un second temps, le plaidoyer propose des actions à moyen terme : mise en place effective de l'activité d'affacturage/factoring afin de permettre aux entreprises de se financer en cédant, sans recours, leurs créances à des banques ou à des organismes spécialisés ; création d'un « régime de sauvegarde des entreprises en difficulté », statut spécial à réserver aux entreprises traversant des difficultés temporaires ; révision du dispositif Cnac par la mise en place d'un dispositif encadré de «chômage technique accompagné d'un dispositif de formations qualifiantes ; création d'un statut d'autoentrepreneur ou de microentreprise afin d'introduire une plus grande souplesse dans le marché de l'emploi et d'encourager la création de très petites entreprises formelles. R. N.