Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) propose, dans un document publié sur son site web, certaines mesures de sauvegarde en faveur des entreprises en difficulté. Pour le traitement de l'endettement, le FCE suggère, notamment, la réactivation du dispositif de rééchelonnement des dettes fiscales des entreprises déjà mis en œuvre en 2012. L'organisation patronale recommande, aussi, l'application d'un moratoire d'une à deux années et l'étalement du principal sur une période d'une à trois années selon le degré d'endettement de l'entreprise. Le FCE souhaite que le même dispositif soit appliqué pour les dettes parafiscales. Le syndicat des patrons demande, également, la réactivation du dispositif banques-entreprises de 1996 en matière d'endettement bancaire. "Ces dispositifs produiront des effets bénéfiques pour l'économie et pour les parties en négociation. L'entreprise voit ses contraintes de financement allégées, tandis que les banques, l'administration fiscale et les Caisses de sécurité sociale se donneront plus d'opportunités de recouvrer leurs créances à terme", estime le FCE. Pour le financement de l'investissement, l'organisation patronale plaide pour la mise en place "de mesures à la fois contraignantes et incitatives, en direction des banques à capitaux privés pour les amener à s'investir dans le financement de l'investissement productif, dans des proportions à déterminer". Concernant les banques publiques, le FCE souligne la nécessité de mettre un terme aux injonctions extérieures pour l'allocation de ressources. Pour améliorer la gouvernance des banques publiques, l'association patronale plaide pour l'ouverture des conseils d'administration à l'expertise indépendante en lieu et place de la composante de fonctionnaires actuels. Toujours en matière d'investissement, le FCE estime qu'il faut repenser les coûts liés aux droits de concession qui demeurent prohibitifs eu égard à l'équilibre financier du projet industriel et aux surcoûts financiers importants engendrés par des travaux de viabilisation et ou d'aménagements induits par la topographie du terrain concédé. L'organisation patronale estime qu'"une politique volontariste pour la sauvegarde et le développement du secteur privé en Algérie sera l'un des révélateurs du changement d'orientation et de structure de l'économie algérienne". Pour promouvoir à court terme "ce secteur prioritaire, fortement catalyseur et créateur de croissance et de valeur ajoutée", le FCE recommande de faire de la commande publique (20% du PIB national) le véritable levier de consolidation du tissu d'entreprise. Il s'agit, pour l'organisation patronale, de privilégier l'entreprise algérienne dans la commande publique, ce qui permettra la consolidation du tissu des entreprises algériennes et de limiter le transfert de devises. Il s'agit, aussi, de systématiser le partenariat de l'entreprise étrangère avec l'entreprise algérienne, pour tout projet de commande publique, ce qui permettra à l'outil national d'améliorer son capital expérience et savoir-faire. Le document fait état de la mise en place d'un comité permanent pour le traitement et l'accompagnement des entreprises en difficulté. Ce comité placé sous la supervision du président du Forum aura à promouvoir la mise en place d'un dispositif permanent avec les différentes interfaces (banques, Douanes, Domaines, administration fiscale, directions du travail et de l'emploi).