Malgré les menaces du ministre du Commerce de sévir contre les spéculateurs, les marchands de fruits et légumes n'en font qu'à leur tête. Les prix de ces produits restent assez élevés, au grand dam des consommateurs. Rym Nasri - Alger (Le Soir) -Suffisamment préoccupés par la propagation inquiétante du coronavirus (Covid-19), les Algériens affrontent au quotidien, depuis quelques jours, la flambée des prix des fruits et légumes. Sur les étals des marchés, les prix affichés connaissent une hausse spéculative. De quoi provoquer la colère des consommateurs ,mais aussi l'ire du ministre du Commerce qui a menacé tous ceux qui profitent de cette conjoncture pour amasser illicitement de l'argent. Kamel Rezig a d'ailleurs annoncé le déploiement de brigades de contrôle de commerce sur le terrain pour identifier les commerçants contrevenants et leur infliger des sanctions afin de lutter contre la spéculation. A l'ouest d'Alger, le marché de Aïn Benian était, ce jeudi 26 mars, presque désert. En ce jour pluvieux, seuls quelques bouchers et vendeurs de fruits et légumes ont daigné ouvrir. Les marchandises exposées étaient loin d'être attractives. Les quantités réduites et leur apparence qui ne donnait pas envie témoignent d'une marchandise pas du tout fraîche. Pourquoi ces marchands ne se sont pas approvisionnés ? La pluie est-elle la cause ou bien ont-ils été empêchés par le couvre-feu de 19h jusqu'à 7h, récemment instauré à Alger ? C'est très tôt le matin que les marchands de détail font justement leurs emplettes au marché de gros. Toujours est-il, les prix affichés sur les étals étaient encore élevés. Proposée à 130 dinars le kilogramme, la tomate était, pourtant, toute molle, voire fripée. Elle dont le prix ne dépassait pas les 80 dinars, il y a quelques jours. L'aubergine est vendue aussi au même prix que la tomate. Le poivron et le piment ont grimpé jusqu'à 170 dinars. L'oignon, qui valait entre 35 et 40 dinars début mars, est aujourd'hui à 90 dinars. La courgette, la carotte et le navet sont cédés à 70 dinars. Quant à la pomme de terre, qui a grimpé à 150 dinars le kilo en cette période troublée par la menace du Covid-19, elle a vu son prix descendre jusqu'à 65 dinars. La folie des prix qui a atteint ce produit ne s'est calmée qu'après l'annonce du ministère de l'Agriculture et du Développement rural de la commercialisation de 1 400 tonnes de pomme de terre au prix de 40 dinars le kilogramme. Lancée la semaine dernière dans de nombreuses unités du Groupe de valorisation des produits agricoles (GVAPRO) à Alger, notamment à Bab-el-Oued, Aïn Benian, Bouchaoui et Hussein-Dey, cette opération sera généralisée à travers plusieurs wilayas. Elle vise à mettre un terme à la flambée du prix du tubercule sur les marchés de gros et de détail provoquée par les spéculateurs. Côté fruits, c'est toujours inaccessible. La pomme est vendue à 300 dinars le kilogramme et la banane à 280 dinars. L'orange a grimpé à 180 dinars, tandis que le deuxième choix de cet agrume est cédé à 150 dinars. La fraise est cédée à 160 dinars pour le gros calibre, et entre 130 et 150 dinars pour le moyen. La flambée des prix des fruits et légumes se poursuit ainsi. Pourtant, le ministre du Commerce avait assuré que leur production est largement suffisante pour satisfaire tous les besoins du marché national, et que leurs prix seront stables même durant le mois de Ramadhan. Ry. N.