Les prix des fruits et légumes ont augmenté à cause des dernières chutes de pluie. Une aubaine pour les marchands qui profitent de la moindre occasion pour se remplir les caisses. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Tous les moyens sont bons pour augmenter les prix des fruits et légumes. C'est ce qu'ont fait justement les vendeurs du marché T'nache de Belouizdad à Alger. Hier, les étals de ce haut lieu de commerce étaient bien garnis de fruits et légumes. Certes, de belles marchandises étaient exposées mais les prix annoncés au fur et à mesure des demandes des clients faisaient fuir plus d'un. La preuve : midi passé et de grandes quantités de légumes s'entassaient encore sur les étals. Contrairement à la réglementation, la plupart des marchands n'ont pas daigné afficher les prix de leurs produits. Une attitude qui n'est qu'une ruse parmi d'autres pour attirer les clients vers leurs étals. Les vendeurs qui ont affiché les prix se sont contentés de quelques ardoises éparpillées sur l'étal. Les clients sont ainsi obligés de demander à chaque fois le prix du produit. Hier, la plupart des légumes étaient vendus à 100 dinars. Ainsi la laitue, l'artichaut, la betterave et le fenouil sont cédés à 100 dinars le kilogramme. L'indispensable tomate qui est proposée à 120 dinars s'aligne sur le prix de la fève. La courgette est vendue à 140 dinars et le poivron ne descend pas à moins de 200 dinars. Les rares prix en dessous des 100 dinars restent ceux de la carotte, des petits pois, du chou-fleur et du chou-vert. Tous ces légumes sont cédés à 80 dinars le kilo. Quant à la pomme de terre, elle continue à faire de la résistance et à maintenir un prix assez élevé et ce, malgré la disponibilité de la nouvelle production. Hier encore, le tubercule était affiché à 65 dinars le kilogramme. Au grand dam des fans des frites, notamment des enfants qui ne pourront plus les déguster à volonté. «Combien coûte la courgette ?», demande une jeune dame devant un étal bien garni de belles marchandises. «Quatorze millions de centimes», plaisante le vendeur certainement pour ne pas l'effrayer. Sur le visage de la cliente qui a compris qu'il s'agit de 140 dinars le kilogramme, se dessine une mimique exprimant sa surprise quant au prix annoncé par le commerçant. Elle continue ainsi son chemin sans se retourner. Comme à l'accoutumée, les marchands de légumes ont sauté sur l'aubaine des dernières chutes de pluie qui ont touché plusieurs régions du pays depuis mardi dernier et qui se sont poursuivies jusqu'à hier. «Les fellahs n'ont pas pu accéder aux champs pour arracher les récoltes et les marchés de gros n'ont pas été suffisamment approvisionnés», expliquent hypocritement la plupart des vendeurs de légumes. Idem pour les fruits qui maintiennent la barre haute, voire très haute. En effet, la fraise est proposée à 300 dinars le kilogramme, la banane à 280 dinars et la pomme à 250 dinars. L'orange, elle, est vendue entre 150 et 200 dinars selon la qualité et le gabarit du fruit. Quant aux dattes, elles affichent 500 dinars le kilo. Hiver comme été, les fruits restent ainsi inaccessibles pour nombre d'Algériens. Ry. N.