Marsat Ben M�hidi �voque bien des souvenirs, cette petite bourgade flanqu�e � quelques m�tres de la fronti�re marocaine rappelle en effet des moments historiques durant la guerre de Lib�ration. Et ce n�est pas un hasard si Port-Say porte aujourd�hui le nom du c�l�bre martyr Ben M�hidi. Si Larbi est pass� par l� pour faire de cette zone un PC des combattants de l�ALN bas�s � Oujda. Apr�s l�ind�pendance, Marsat Ben M�hidi est rest� un petit bourg sans int�r�t. Cette petite c�te sauvage n�int�ressait personne. Au d�but des ann�es 1980 cette localit� commen�ait � sortir de l�anonymat et accueillait pendant la p�riode estivale beaucoup de visiteurs. Comme la plupart des rivages alg�riens Port-Say a �t� envahi ; elle est devenue par la force des choses la chasse gard�e des affairistes et de certains privil�gi�s. La construction de luxueuses villas et de quelques h�tels n�est qu�une simple fa�ade. A l�entr�e de celte commune, on constate une diff�rence criante, d�une part, la v�tust� des maisons dans les quartiers anciens et d�autre part, un luxe provocateur des r�sidences qui ont pouss� ces derni�res ann�es comme des champignons. Il faut dire que ce tourisme de luxe qui cache bien des mis�res a rendu c�l�bre cette station baln�aire qui accueille plus de 6 millions de touristes chaque ann�e. Marsat Ben M�hidi a fait l�objet d�une publicit� qui la d�passe. Le visiteur �tranger, une fois sur les lieux d�couvre, certes, un joli paysage mais aussi triste, r�alit� de cette petite ville, routes d�fonc�es, trottoirs arrach�s et une salet� repoussante dans les anciens quartiers. On se demande comme cette petite commune peut-elle faire face � 20 000 estivants par jour.D�un autre c�t� des commerces sont florissants et pour cause les prix affich�s d�passent la simple sp�culation. On se demande quelle est la mission des services d�hygi�ne et de contr�les des prix, lors de la pr�paration de la p�riode estivale. Ce sont des milliards qui sont d�pens�s chaque ann�e en ces lieux mais ni l�APC ni les autochtones n�en b�n�ficient de cette manne touristique. D�ailleurs il y a des signes �vidents de la mis�re, la mendicit� a fait son apparition. Non Marsat Ben M�hidi n�est pas le paradis r�v� comme certains voudraient le faire croire. Par ailleurs, les estivants de cette ann�e ne cachent pas leur d�ception ; une chose est s�re si les fronti�res alg�riennes �taient ouvertes beaucoup de gens auraient choisi la destination de Sa�dia et de sa marina (Maroc) que les Marocains ont baptis�e (la perle bleue de la M�diterran�e). A Marsat Ben M�hidi, il reste beaucoup de choses � faire, le tourisme est une activit� � confier uniquement aux professionnels du secteur, � l�avenir la concurrence sera rude et le client sera certainement trop exigeant car avec la chert� de la vie les vacances restent un luxe qui n�est pas � la port� de tout le monde.