Il faudra sans doute encore attendre un moment avant de voir le procès de Ali Ghediri se dérouler. La chambre d'accusation d'Alger où se trouve le dossier a demandé au juge d'instruction en charge de l'affaire un complément d'information. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Selon les avocats de Ali Ghediri, la demande est axée sur des points bien précis mais qui ne concernent pas cette fois l'ancien candidat à la présidentielle de 2019, mais le principal accusé au sujet duquel très peu d'informations ont filtré jusqu'à présent. Dans une précédente déclaration à la presse, Me Bourayou avait révélé uniquement ses initiales GSE qu'il qualifiait de «personne malhonnête, un faussaire qui avait falsifié ses papiers, son identité pour devenir président d'un parti politique». Ali Ghediri, expliquait encore l'avocat, «est accusé de lui avoir transmis des documents et s'est retrouvé poursuivi pour transmission d'informations de nature à porter atteinte à l'ANP et à l'économie nationale mais il s'agit en réalité d'une affaire montée de toutes pièces pour nuire au concerné qui s'était distingué par des prises de position publiques sur la situation que traverse le pays, un droit constitutionnel qui ne peut être remis en cause par personne». Le mis en cause répondant aux initiales GSE a été arrêté et incarcéré et se trouve être le principal inculpé dans une affaire qui n'a pas révélé tous ses dessous. A la fin de la semaine écoulée, le juge d'instruction a donc été chargé de compléter le dossier qu'il avait transmis à la chambre d'accusation et d'apporter des éléments sur des points précis : la vérification du compte bancaire de GSE et de son épouse, une vérification des messages que ces derniers ont échangés avant leur arrestation ainsi que l'organisation d'une nouvelle confrontation entre Ali Ghediri et le principal accusé. Il s'agira alors d'une seconde confrontation puisque le juge d'instruction avait déjà eu à organiser une opération similaire au cours des mois précédents, apprend-on de source proche du dossier. Ces dernières affirment que cette confrontation n'avait donné lieu à aucune preuve de la culpabilité de Ghediri. Arrêté le 13 juin dernier, il est poursuivi pour «atteinte au moral de l'armée», «transmission d'informations à des pays étrangers et atteinte à l'économie nationale». Il faut savoir que l'ancien candidat à la présidentielle de 2019 a refusé de demander la libération provisoire et exigé au contraire sa réhabilitation. Ses avocats ont déposé un mémoire et tenu, début mars dernier, une réunion à huis clos avec les juges d'Alger qui devaient prendre une décision le 11 du même mois. Dans une déclaration au Soir d'Algérie, Me Rebbouh Yazid entrevoyait alors trois possibilités : la prononciation d'un non-lieu et donc sa remise en liberté, la requalification des accusations ou le maintien des mêmes accusations classées dans le criminel et la possibilité d'une programmation du procès au mois d'octobre prochain. Le renvoi du dossier pour complément d'information était possible, mais il était cependant inattendu car l'instruction avait en principe été clôturée, nous dit-on. Ali Ghediri devra encore attendre… A. C.