Chauffeurs de taxi, coiffeurs, cordonniers, bijoutiers, horlogers,… sont autant de petits métiers soumis au confinement en cette période de pandémie de coronavirus Covid-19. Pour faire face à ce chômage forcé, ces professionnels espèrent une aide financière de l'Etat. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Sommés de cesser leur activité dès le début de la propagation de Covid-19, nombre d'artisans et de salariés indépendants se retrouvent aujourd'hui face à des difficultés financières. Confinement oblige, ils sont au chômage depuis quelques semaines, donc point d'entrée d'argent. Une situation qui les pénalise et empêche, parfois, certains d'entre eux de payer leur loyer et d'autres charges. A l'arrêt depuis l'interdiction de la circulation des transports, Hacène, chauffeur de taxi à Alger, tente tant bien que mal de joindre les deux bouts. Pour subvenir aux besoins quotidiens de sa famille, ce père de deux enfants puise actuellement dans ses maigres économies. Il espère, cependant, avoir une aide de l'Etat. «Pour l'instant, rien n'a été annoncé mais je souhaite que l'Etat ne nous oubliera pas nous les taxieurs, et nous aidera à passer cette période difficile pour tous», dit-il. Djawida est coiffeuse à Ben Aknoun. Elle aussi est en confinement. Son activité est en stand-by depuis le 23 mars dernier. «Au départ, j'avais l'intention de recevoir des clientes chez moi et continuer à travailler mais quand j'ai vu toutes ces émissions télé sur la transmission rapide de cette maladie et le danger d'être en contact avec d'autres personnes, j'ai vite renoncé à l'idée», raconte-t-elle. Aujourd'hui, Djawida vit de l'argent qu'elle a mis de côté mais elle ne cache pas ses appréhensions. «Je ne sais pas combien va durer le confinement et combien de temps mes économies vont tenir. Heureusement que le fait de ne pas sortir tous les jours me permet de ne pas trop dépenser mais j'espère que l'Etat fera un geste envers les activités indépendantes qui sont à l'arrêt et qui le resteront jusqu'à la fin de l'épidémie de coronavirus», ajoute-t-elle. Le président de l'Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, assure que tous ces professionnels touchés par le gel de leur activité durant cette crise sanitaire du Covid-19 seront pris en charge. «Une fois la pandémie passée, nous allons faire l'état des lieux et recenser tous les artisans et toutes les professions indépendantes affectés par la cessation de leur activité à travers tout le territoire national. Des propositions seront ensuite soumises à l'Etat afin d'octroyer une aide aux concernés. Une aide qui pourrait couvrir leurs premiers besoins notamment l'approvisionnement en produits alimentaires nécessaires», précise-t-il. Autre proposition de l'ANCA : l'exonération des impôts durant cette période de fermeture où l'activité était à l'arrêt. «Nous avons aussi l'intention de solliciter les sociétés d'assurances chez lesquelles sont souscrits ces professionnels pour voir s'il est possible de leur accorder ne serait qu'une petite indemnisation, même si nous savons parfaitement qu'il n'y a pas d'assurances contre le coronavirus», poursuit-il. Présentement, Boulenouar compte énormément sur les actions de solidarité initiées par des particuliers et des associations afin de venir en aide aux familles de ces artisans qui sont réellement dans la nécessité. Ry. N.