Le personnel médical, paramédical et même les chefs des établissements de structures de santé sont interdits de congé. Le ministère de la Santé a décidé de réquisitionner ce personnel pour faire face aux cas de contamination au coronavirus. Une mesure que le personnel médical a accueillie avec compréhension. Le président du Syndicat national des praticiens de santé publique affirme qu'il s'agit d'une mesure «tout à fait normale», vu la situation sanitaire actuelle. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Le personnel médical, paramédical et les responsables des structures de santé publiques se doivent d'être à leurs postes jusqu'à nouvel ordre. Ce personnel indispensable pour faire face aux cas de contamination au Covid-19 est, pour le moment, interdit de congé. « Faisant suite à la situation sanitaire qui prévaut actuellement, j'ai l'honneur de vous informer que les congés de détente sont momentanément suspendus jusqu'à nouvel ordre, particulièrement pour les cadres gestionnaires, chefs d'établissements et autres, les personnels médicaux et paramédicaux, sauf cas exceptionnellement justifié», lit-on dans une directive adressée par la Direction de la santé de la wilaya d'Alger aux directeurs des CHU et les directeurs des EHS, EPH, EPSP et INFSP. Une mesure que le personnel concerné semble comprendre vu la situation sanitaire du pays qui nécessite, selon eux, la mobilisation de tout le monde. «C'est une mesure tout à fait normale, il s'agit tout de même d'une situation qu'on peut qualifier d'urgence, l'Etat a pris des mesures assez importantes comme la suspension des vols et des dessertes maritimes vers les zones à risque, fermer les frontières et les espaces publics et le personnel médical doit d'être disponible car il est indispensable dans ces situations», a expliqué Lyes Merabet, le président du Syndicat national des praticiens de santé publique. Le personnel médical et paramédical en exercice est-il en nombre suffisant pour faire face à un nombre important de contaminations ? Le docteur Merabet est confiant. «Nous pouvons nous organiser et faire appel au personnel du secteur privé pour renforcer nos rangs», dit-il. Le personnel médical exerçant dans le secteur privé est disposé à se mobiliser aussi pour faire face à cette épidémie. Le ministre de la Santé a, en effet, indiqué avoir été contacté par un certain nombre de structures privées proposant leur aide. Cependant, le problème qui risque de se poser, souligne le docteur Merabet, c'est les lits de réanimation. Le personnel soignant, ajoute-t-il, commence également à manquer de moyens de protection alors que nous n'avons pas encore atteint une situation catastrophique. Notre interlocuteur, qui souligne que l'utilisation de la bavette chirurgicale n'est pas indiquée chez les professionnels de la santé dans le cas de cette épidémie Covid-19, a indiqué que le personnel manque de masques FFP2 et en quantités suffisantes car elles doivent être changées toutes les 3 à 4 heures (8 heures pour certains fabricants), de blouses jetables, de gants jetables, de lunettes de protection et de produits de désinfection. «Il y a un manque terrible en ces produits ou ils existent en quantités insuffisantes», déplore le président du SNPSP qui dit : «Nous avons besoin d'ambulances médicalisées, de kits de prélèvement, de lits de réanimation équipés, de lits d'hospitalisation dédiés aux malades Covid-19, nous avons besoin d'encouragements et de conditions de détente en milieu de travail, nous avons besoin de gestionnaires capables de rassurer les personnels et de comprendre les enjeux de la crise sanitaire que vit le monde.» S. A.
Le ministre de la Santé appelle le secteur privé à contribution La propagation du coronavirus en Algérie est inquiétante. Si la situation se complique davantage, ce qui n'est pas écarté, le secteur public risque de se retrouver saturé en si peu de temps. La situation inquiète visiblement le ministère de la Santé qui vient d'appeler à l'aide du secteur privé dans la prise en charge des cas de contamination et des cas suspects. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière appelle à la mobilisation et à la contribution du secteur privé dans la lutte contre le coronavirus. Dans une note relative au dispositif de détection, d'alerte et de prise en charge de cas suspects ou confirmés par l'infection au coronavirus, adressée, hier, aux responsables des établissements privés, Abderrahmane Benbouzid a expliqué que «compte tenu de l'évolution de la situation épidémiologique du nouveau coronavirus, Covid-19, qui s'étend dans le monde et qui représente une véritable menace pour notre pays, l'Algérie s'est mobilisée à tous les niveaux pour y faire face». Le premier responsable du secteur a souligné dans sa note que «l'implication de l'ensemble de nos citoyens, principalement les professionnels de la santé, est indispensable». A cet effet, poursuit-il, «il est demandé, au même titre que pour les professionnels de la santé du secteur public, à l'ensemble des structures et établissements de santé privés de s'associer à cet élan national pour conjuguer l'ensemble des moyens humains et matériels dans le cadre d'une mobilisation et d'une solidarité nationales pour faire face à cette épidémie». S. A.