Tout comme celui de l'éducation, le ministère de l'Enseignement supérieur est confronté à la problématique du sauvetage de l'année pédagogique. Plus d'un million d'étudiants sont dans l'attente d'une décision. La tutelle appelle les présidents des conférences régionales à réfléchir à l'« après-coronavirus» et à faire des propositions. Les syndicats du secteur ont également présenté les leurs, plaidant pour un retour « progressif » des étudiants. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Avec les prémices du déconfinement qui se dessinent, le ministère de l'Enseignement supérieur emboîte le pas à celui de l'Education en ouvrant le débat sur les scénarios possibles en vue d'une reprise des cours. Pas moins de 1,7 million d'étudiants ont quitté les bancs de l'université depuis plus d'un mois. Le retour de la famille universitaire fait l'objet de réflexion. Et pour cause, il impose un mouvement important d'étudiants, non seulement à l'intérieur des universités, mais également au sein du transport et des cités universitaires. Le ministère de l'Enseignement supérieur a demandé aux présidents des conférences régionales de « préparer l'après-corona » et de réfléchir dès à présent aux meilleures solutions de ne pas compromettre l'année universitaire. Il leur est demandé de faire le point sur l'état d'avancement de l'enseignement à distance mis en place, mais surtout du suivi par les étudiants des cours à travers internet. Ils disposent d'un délai de deux semaines pour faire le point. De leur côté, les syndicats du secteur sont consultés afin de connaître leurs points de vue. Une réunion s'est tenue la semaine dernière entre les partenaires sociaux et des responsables du ministère de l'Enseignement supérieur. Le CNES a pu y faire part de ses propositions. Son président plaide pour une reprise progressive des cours en fonction de l'évolution de la situation sanitaire, affirmant qu'il n'était pas très prudent de réunir près de 1,7 million d'étudiants. Il serait prudent, estime-t-il ,de revoir la répartition pédagogique en procédant à la répartition des étudiants en groupes afin d'éviter des salles de cours trop chargées et une trop grande concentration des étudiants. Le numéro un du CNES estime également nécessaire de doter les universités de couloirs de stérilisation et de détecteurs thermiques. L'enseignement à distance peut dans ces conditions être utilisé comme un complément pour diminuer du temps de présence des étudiants au niveau des universités. Pour le moment, aucune décision n'a été prise, mais cela ne saurait tarder. Dans son message à la veille du Ramadhan, le président de la République, tout en évoquant l'éducation nationale, avait affirmé que l'inquiétude de la famille estudiantine était légitime et que des décisions seraient incessamment annoncées. N. I.