La semaine a été pénible. Que l'occasion fasse toujours le larron, ce n'est pas une surprise, il en sera sans doute toujours ainsi, puisqu'il y a des choses qu'on ne peut pas changer chez l'être humain. Mais… l'humanité, c'est aussi savoir renoncer à ses pulsions quand le malheur est là, menaçant sur la vie beaucoup de monde, la vie de tout le monde. La pratique est vieille mais on pensait qu'elle pouvait observer une trêve, tellement la situation est grave. Ce n'est pas toujours le cas, manifestement. Notre correspondant local relatait jeudi qu'à Boumerdès, des citoyens profitent de la crise sanitaire pour ériger illicitement des bâtisses et s'accaparent de terrains publics en profitant de la baisse de vigilance des services concernés. On n'a même pas besoin de dire que si des faits du genre se déroulent dans une localité, il n'y a aucune raison que ça n'arrive pas ailleurs. Triste. La semaine a été pénible. Il a été déjà question dans cet espace de l'inquiétude, voire la colère de beaucoup de parents d'élèves estimant légitimement qu'il y a une forme de discrimination sociale dans les « cours virtuels », étant évident qu'en la matière, les chances sont inégales parce que les moyens sont inégaux. Dans la foulée, ce sont les décisions quant à la manière de terminer l'année scolaire qui ont fait l'actualité des derniers jours. Les syndicats, qui parlent, une fois n'est pas coutume, de la même voix, plaident pour l'année blanche, ce qui est semble-t-il la solution la plus raisonnable. Reste le problème des examens de fin de cycle qui ne peuvent pas être annulés. Le ministre, qui a reçu récemment les syndicats, tarde à annoncer les décisions qui ne peuvent plus attendre, selon ces derniers (les syndicats) parce que les candidats ont besoin d'être fixés pour se préparer dans la sérénité. La semaine a été pénible. Ramadhan, conjugué à la décision de réouverture de certains commerces qui étaient fermés jusque-là, a donné lieu à des situations très inquiétantes. Dans la majorité des espaces rouverts, la ruée donne des sueurs froides. Aucune mesure de sécurité n'est observée. Des clients inconscients du danger, des commerçants sans responsabilité et des pouvoirs publics qui n'ont pas tout fait pour que les précautions de rigueur soient observées, ça donne ce que ça a donné. Vraiment inquiétant. La semaine a été pénible. On sait que le 1er Mai est, depuis longtemps, réduit à une parade officielle où le monde du travail est réduit au faire-valoir et le muguet a pris d'autres couleurs. Mais il reste quand même un dernier carré tenace d'irréductibles rêveurs dont l'idéal n'a pas pris trop de rides. Ceux-là, ils ont fait ce qu'ils pouvaient faire. Contre l'oubli, contre les inégalités qui grandissent, contre l'érosion du pouvoir d'achat, contre le chômage et contre un « invité » mortel qui accentue le désarroi des plus vulnérables… le coronavirus. S. L.