La semaine a été pénible. Le pays n'est pas parmi les plus atteints par la pandémie de coronavirus mais il y a quand même de quoi être inquiet. On sait qu'en l'occurrence, le mal peut se propager à une telle vitesse que le nombre de malades ou même de décès devient secondaire. Ce sont les moyens mobilisés par l'Etat, la disponibilité de tous à la discipline collective et l'esprit de solidarité qui sont les plus importants. On ne va pas revenir sur la faiblesse de notre système de santé publique. Maintenant, il faut mobiliser ce qu'il y a et on n'a pas entendu beaucoup de monde dire que ce n'est pas fait. Reste le reste. Là, c'est sûr que nous n'avons pas un exemple de discipline pour observer les recommandations les plus basiques. Ça s'améliore mais le temps est fatal, dans l'absolu et beaucoup plus dans une pandémie de coronavirus. La semaine a été pénible. Si d'une manière générale, la prise de conscience du danger est visible, çà et là se sont manifestés des comportements individuels et collectifs qui ne rassurent pas. Des rassemblements dangereux pour des fêtes familiales, des espaces commerciaux qui ne respectent aucune recommandation de sécurité et surtout des voix fatalistes ou « négationnistes » de la maladie se font ostentatoirement entendre. Complotistes, religieux sans humanité et inconscients en quête d'originalité convergent pour compliquer une situation déjà bien difficile. La semaine a été moins pénible, l'idée de maintenir les marches est maintenant définitivement oubliée et c'est une grande victoire. Victoire contre le coronavirus, victoire politique pour le Hirak qui a démontré que le sens des responsabilités compte aussi parmi ses valeurs. La semaine a été pénible. La flambée des prix des fruits et légumes passés du simple au double quand ce n'est pas le triple a choqué les Algériens. Plus que l'impact sur les bourses des plus faibles en ces durs moments, c'est plutôt la désillusion qui a fait le plus mal. On savait que les occasions ont toujours trouvé leurs larrons mais on pensait (encore) que cette fois-ci, la situation est trop grave pour que des marchands sans scrupules, sans principes profitent d'un désarroi national pour gagner plus. Du coup, beaucoup ne veulent même pas entendre parler de… sanctions. Ce n'est pas vraiment ça qui va rétablir la confiance et resserrer les rangs. La semaine a été moins pénible. Beaucoup d'Algériens ont décidé, sans contrainte légale, de se confiner chez eux. Avec une remarquable discipline et un sens élevé des responsabilités, ils ont réduit au strict minimum leurs sorties et encouragent les autres à le faire avec les arguments les plus convaincants et parfois d'émouvantes suppliques. On va s'en sortir mais il y a toujours plus et mieux à faire. S. L.