Le coordinateur du Cnes a plaidé pour la validation de l'année universitaire avec la stabilisation de la situation pandémique causée par le coronavirus dans le but d'éviter le passage à l'année blanche. La réouverture « progressive » des universités devra obéir à un calendrier qui prendra en compte les paramètres du nombre des étudiants ainsi que celui des filières. Selon les conditions, ce retour pourrait être possible même au mois de septembre. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est en ces termes que le coordinateur du Conseil national des enseignants de l'enseignement supérieur (Cnes), Abdelhafid Milat, s'est exprimé hier mardi sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1. Il n'est pas question d'annuler l'année universitaire au vu des circonstances sanitaires qui marquent l'actualité du pays. L'université a certes adopté l'enseignement en ligne afin d'assurer la continuité de l'année universitaire en cours, malgré le manque d'expérience dans le domaine et les contraintes liées à la couverture du réseau internet dans certaines régions du pays. Mais ceci n'influe en rien sur la validation de l'année, eu égard au volume dispensé au cours des deux trimestres précédents, faisant savoir que la présente année universitaire n'a pas souffert des perturbations habituelles. Et c'est dans ce sens que le coordinateur du Cnes considère qu'il serait «anti-pédagogique» d'annuler le cursus universitaire même dans ces conditions particulières. Pour cela, il préconise le retour aux universités d'ici le 15 mai ou le 1er juin, selon l'évolution de la situation pandémique. Dans l'autre cas de figure, le report de la poursuite de l'année pourrait bien se faire en septembre, a-t-il fait savoir, mais tout en se référant à la décision du président de la République. En somme, Abdelhafid Milat tient à insister sur sa position de poursuite de l'année universitaire dans le sillage de l'année exceptionnelle vécue par l'université ,au même titre d'ailleurs que les autres secteurs d'activité en Algérie, mais tout en posant la condition du respect d'un calendrier de retour des étudiants échelonné sur 3 étapes, prenant en compte des niveaux d'enseignement afin, a-t-il souligné, de veiller au respect des mesures barrières et de distanciation sociale. Sur un autre volet, le coordinateur du Cnes a saisi l'occasion pour dresser un tableau sur la situation de l'université algérienne, une université qui occupe les derniers rangs des universités mondiales et d'Afrique, mais tout en prenant sa défense et appelant à sa réforme immédiate. « L'université algérienne souffre de problème de gestion et non de niveau », a-t-il fait savoir. Ajoutant que « l'université algérienne est victime de son système », plaidant dans ce contexte pour le « changement des mentalités », le rejet catégorique de l'application du système d'enseignement du LMD « importé » d'Europe qui ne se prête pas à la réalité algérienne, mais aussi, il plaide pour la défense des intérêts de l'enseignant algérien, parlant de sa situation sociale dérisoire, puisque, selon lui, l'enseignant algérien perçoit le « plus bas salaire au monde ». Il préconise dans ce sens une réforme de l'université qui s'échelonne sur une période de 4 à 5 années, promettant à ce titre que l'organisation syndicale est en mesure de fournir toutes les propositions pour la restructuration du système de l'enseignement universitaire et sa réhabilitation. A. B.