A en croire Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, Karim Tabbou, condamné à une année de prison ferme et détenu à la prison de Koléa, et Samir Benlarbi, incarcéré dans la même prison, seront libérés dans les prochains jours. C'est le Président Tebboune qui aurait pris un engagement dans ce sens, selon lui. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, est formel : Karim Tabbou et Samir Benlarbi retrouveront la liberté bientôt. Selon M. Djilali, qui a été reçu le 27 mai dernier par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, c'est ce dernier qui a pris cet engagement. «Le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, et en réponse à la requête portée auprès de lui par le président de Jil Jadid, a accepté d'agir, dans le cadre strict de ses prérogatives constitutionnelles et légales, et comme gage de son intention de favoriser l'apaisement et le dialogue national, pour que Karim Tabbou et Samir Benlarbi retrouvent leur liberté au plus vite, au terme de la procédure présidentielle officielle », a affirmé, hier dans un communiqué, le président de Jil Jadid. Contacté par nos soins pour savoir si une date est fixée pour la concrétisation de cette promesse et si elle concerne d'autres détenus, Soufiane Djilali a refusé de faire la moindre précision, nous invitant à nous référer à son communiqué. Dans ce communiqué, Jil Jadid s'est dit « heureux de cet engagement solennel du président de la République et attend avec impatience que Karim Tabbou et Samir Benlarbi retrouvent enfin la chaleur de leurs familles et qu'ils puissent combler d'affection, en toute quiétude, leurs proches et leurs enfants ». Il est revenu sur sa rencontre avec Tebboune qui a suscité la controverse, lui attirant une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux ; le poussant à sortir de son mutisme et à apporter certaines précisions. « À la suite de l'appel public à la libération des détenus d'opinion qu'il a formulé le 14 mai 2020, M. Soufiane Djilali avait introduit une demande d'audience auprès de Monsieur le Président de la République, qui lui a été accordée le mercredi 27 mai 2020 », a d'abord précisé Sofiane Djilali. Et d'ajouter, tout de suite après, que « Jil Jadid avait refusé, en un premier temps, de communiquer sur cette démarche qu'il voulait garder dans la discrétion totale par respect aux détenus et pour éviter toute interprétation tendancieuse et politicienne». Selon lui, la conjoncture politique lui impose aujourd'hui de la rendre publique pour « éclairer l'opinion nationale sur la stricte vérité ». La conjoncture dont le parti parle est sans doute la tempête soulevée par sa rencontre avec Tebboune. Sur les réseaux sociaux, des activistes dont le porte-parole du Comité nationale pour la libération des détenus (CNLD) et d'anciens détenus du mouvement populaire ont critiqué la démarche du président de Jil Jadid, estimant que l'affaire des détenus n'accepte aucun marchandage. Ils ont souligné le caractère « injuste » des incarcérations, exigeant la libération inconditionnelle de toutes les victimes. La démarche de M. Djilali est critiquée également par des avocats des détenus d'opinion. Va-t-il y avoir une grâce présidentielle, surtout en ce qui concerne Karim Tabbou qui a fêté hier son 47e anniversaire dans sa cellule, condamné définitivement dans un procès en appel le 24 mars dernier à une année de prison ferme ? Le procès de Tabbou dans sa deuxième affaire où il est poursuivi pour atteinte au moral de l'armée a été renvoyé au 29 juin. Y aura-t-il accélération des procédures judiciaires en ce qui concerne le dossier de Samir Benlarbi qui est actuellement sous mandat de dépôt à la prison de Koléa, en vue de l'acquitter ? Ce dernier a été acquitté dans une première affaire après son procès et a quitté la prison d'El-Harrach. Mais quelques jours plus tard, il sera arrêté à nouveau et placé sous mandat de dépôt à la prison d'El-Harrach, avant d'être transféré ces derniers jours vers celle de Koléa. K. A.