Le Front des forces socialistes tiendra son congrès extraordinaire les 9 et 10 juillet prochain. Cela fait suite au quitus des services compétents de la wilaya d'Alger, qui viennent, en effet, de donner une suite favorable à la demande déposée cette semaine par le premier secrétaire national du parti. En fait, précisait, hier mercredi, le premier secrétaire national du parti, il s'agit d'une simple «réactualisation de notre demande d'avril dernier», ce qui explique la célérité de l'administration dans sa réponse favorable», ajoute Hakim Belahcel. Initialement prévu le 11 avril écoulé, avant d'être ajourné en raison de la pandémie du coronavirus, ce rendez-vous organique de toute première importance se déroulera, donc, à la mi-juillet prochain, à l'hôtel Mazafran, à l'ouest de la capitale. Il s'agira, en effet, pour les congressistes, les mêmes que ceux qui ont pris part au congrès extraordinaire du 19 avril 2018, avec, en moins, bien entendu, ceux qui sont décédés et ceux qui ont démissionné depuis, d'élire une nouvelle instance présidentielle de cinq personnes. Les membres sortants de cette instance se sont longtemps déchirés, avant que l'un d'eux, Hayet Taiati, ne soit radiée, et que trois autres, Mohand-Amokrane Chérifi, Brahim Méziani et Soufiane Chioukh, ne démissionnent, ce qui signifie, selon les statuts du parti, la dissolution purement et simplement de cette structure mise sur pied à l'occasion du congrès ordinaire de mai 2013, qui avait vu la défection, pour cause de maladie, du fondateur et chef charismatique du FFS, feu Hocine Aït-Ahmed. Ce qui permettra au doyen des partis de l'opposition d'en finir avec la crise qui le secoue depuis des mois et qui met aux prises deux camps, celui que l'on définit comme le fameux «cabinet noir» et celui qui le combat, les deux se réclamant d'une proximité et d'une fidélité sans faille au défunt président du parti, ce qui désoriente plus d'un militant de base. Une crise, dont le triste point d'orgue a été atteint, alors que le désormais ex-coordinateur du présidium, Ali Laskri, et ses partisans, ont été violemment chassés du siège national du parti. Un camp, ainsi, devenu SDF, qui a dû se réfugier dans un appartement loué à Alger-centre, laissant l'autre camp prendre possession du siège situé à El Mouradia, constituant ainsi, des mois durant, deux directions parallèles. Une inconnue demeure, cependant, à savoir l'attitude de l'équipe restée fidèle à Laskri, surtout que l'initiative du congrès en perspective émane de Belahcel qui a fait faux bon juste après la démission du trio de l'instance présidentielle qui signe, selon les statuts du parti, la dissolution de celle-ci. Surtout que les deux se sont échangé peu après, bien «des amabilités», s'accusant mutuellement. Et si l'ancien député de Boumerdès était, hier mercredi, injoignable, Belahcel promet de fournir tous les efforts nécessaires pour réunir les conditions de réussite de ce congrès «réunificateur». Mission difficile pour Belahcel Mission qui s'annonce d'ores et déjà ardue puisque des voix commencent à dénoncer la démarche. Pour Hamou Didouche, l'appel à ce congrès n'est «qu'une mise à mort du FFS». Car, pour l'ancien député du doyen des partis de l'opposition, il s'agira de «désigner, et non pas d'élire, par les militants, une direction nationale partenaire avec les partis du système (RND, FLN,..), s'agitant et ayant organisé leurs congrès en catimini et en plein confinement et des personnalités, par vagues, rejoignant le pouvoir pour le dialogue des officines obscures, au détriment du débat national transparent qui fait dégager le système, et ce, à travers la reprise du hirak pacifique et politique, bientôt». Un avis que ne partage nullement le président de l'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou. Pour Youcef Aouchiche, ce congrès extraordinaire «s'impose comme une étape incontournable pour retrouver la légalité, restaurer l'autorité, rétablir la confiance et ramener la sérénité au sein du parti et entre les militants». L'ancien chargé de communication du FFS estime, par ailleurs, qu'il est «impératif de faire de ces assises des 9 et 10 juillet prochain le début du processus de rassemblement des énergies et de la réunification des rangs du parti afin de lui permettre de jouer le rôle qui lui est dévolu», considérant que «le défi est de taille mais la mission est noble». M. K.