Cette option d'aller vers cette rencontre organique, avec les congressistes de 2013, a été rendue indispensable après l'échec d'un comité ad hoc mis en place pour réconcilier les parties en conflit dans le parti. Après des mois de blocage, le FFS commence à voir le bout du tunnel. Les trois anciens membres de l'instance présidentielle du parti ont officiellement démissionné, hier, ouvrant la voie à la tenue d'un congrès extraordinaire qui aura lieu, le 11 avril prochain. Après avoir conditionné leur démission effective à la réponse de l'administration, les trois membres de l'instance présidentielle ont fini par céder. Mohand-Amokrane Chérifi, Sofiane Chioukh et Brahim Meziani ont, en effet, remis, hier leur démission aux membres de la commission nationale de préparation du congrès. Les membres de cette instance, réunis à Alger, ont exigé la démission effective des trois membres de la direction du parti pour ouvrir la voie à la tenue d'un congrès extraordinaire. Cette option d'aller vers cette rencontre organique, avec les congressistes de 2013, a été rendue indispensable après l'échec d'un comité ad hoc, mis en place pour réconcilier les parties en conflit dans le parti. Or, ce groupe, constitué des militants issus des deux parties en conflit, n'a pas réussi dans sa mission qui était celle d'organiser une session du conseil national. Face à cette tâche difficile, les membres de cette commission ont préconisé à l'instance présidentielle "la tenue d'un congrès extraordinaire, selon les dispositions statutaires, afin d'élire une nouvelle instance présidentielle". Pour cela, seule la démission de la majorité des membres du présidium pouvait ouvrir la voie à cette possibilité. Ainsi, les trois membres du présidium ont annoncé leur démission. Isolé, Ali Laskri reste le seul membre de cette instance. Il refuse de démissionner et a publié une lettre où il appelle les militants de son parti à travailler pour aller vers un congrès ordinaire qu'il compte organiser en juillet prochain. À un moment proche d'Ali Laskri, le premier secrétaire national, Hakim Belacel, s'est démarqué de l'ancien député de Boumerdès. "Personne n'a le droit de s'autoproclamer comme le gardien du temple moral et le dépositaire de la ligne politique et réglementaire du parti pour sous-entendre à satiété, l'incompétence des uns et le danger de voir d'autres figures prétendre légitimement pouvoir gérer, elles aussi, les affaires du parti tel que stipulé justement par les statuts. Les militants ne sont pas dupes", a-t-il écrit. "L'instance présidentielle a échoué dans son rôle qui consiste à incarner cette présidence collégiale qui devait protéger la ligne politique du parti et à veiller à la cohésion de ses militants éparpillés en multiples clans et désemparés", a encore accusé Belacel. La crise que vit le FFS est en effet née de la multitude d'exclusions de cadres et députés du parti depuis l'été dernier. Beaucoup de cadres ont en effet accusé Ali Laskri, appuyé à l'époque par Mohand-Amokrane Chérifi, de vouloir vider le parti de ses cadres et militants. On lui reproche même un excès d'autoritarisme. Face aux attaques, Ali Laskri annonce, de manière unilatérale, la démission du groupe parlementaire. Mais il n'est pas suivi et il est le seul parlementaire du FFS à avoir quitté la Chambre basse du Parlement. Deux membres de l'instance présidentielle se sont alors rebellés. Sofiane Chioukh et Hayet Teyatu (exclue depuis) ont organisé une séance houleuse d'une partie des membres du conseil national. Ils ont désigné Belkacem Benameur comme premier secrétaire national. Ils occupent le siège. Mais Ali Laskri, aidé par deux autres membres du présidium, désigne Hakim Belacel come premier secrétaire national. Ce dernier détient le cachet du parti, mais ne peut plus entrer au siège de son parti. Une situation kafkaïenne qui pourra trouver un début de solution avec la tenue d'un congrès extraordinaire.