Les transports urbains qui devaient accompagner la reprise des entreprises, administrations et commerces n'ont pas été au rendez-vous. Les conditions mises en place par les pouvoirs publics ne sont pas du goût des chauffeurs de taxi individuel urbain et des transporteurs de voyageurs en commun urbains. L'application des premières mesures proposées au départ par leur tutelle est désormais leur exigence pour qu'ils reprennent le service. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les transporteurs de voyageurs en communs urbains et les chauffeurs de taxi individuel urbain campent sur leur position et refusent de reprendre le travail avec le protocole sanitaire édicté par les pouvoirs publics. Pour une reprise de l'activité, ils posent leurs conditions. Le président de la Fédération nationale des transporteurs de voyageurs et de marchandises, affiliée à l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), Abdelkader Bouchrit, parle d'un «malaise» chez les professionnels des transports urbains à cause des mesures imposées. «Lors de notre réunion avec le directeur des transports au ministère, dimanche 7 juinr, il a été convenu d'une reprise de travail avec le respect des conditions sanitaires, que nous avions d'ailleurs acceptées. Mais nous avons été surpris par la décision du Premier ministre où le taux de remplissage des bus a été réduit par rapport à celui proposé par le ministère des Transports. Il est passé de 50 à 60% à un taux qui oscille entre 10 et 15%», souligne-t-il. Selon lui, ce taux n'est pas du tout rentable pour les transporteurs, d'autant que le prix du carburant a augmenté. «La dernière augmentation du gasoil a un impact sur le transport», précise-t-il. Bouchrit regrette également que la reprise de l'activité des transports n'ait concerné que les transports urbains : bus et taxis. «Seuls les bus urbains et les taxis individuels urbains ont été autorisés à reprendre le travail, alors que la première rencontre avec la tutelle parlait de la reprise de toutes les lignes de bus et de tous les taxis à travers le territoire national», note-t-il. Lundi dernier avec le ministre des Transports, la Fédération nationale des transporteurs de voyageurs et de marchandises avait insisté sur le maintien des premières propositions de leur tutelle, mais aussi sur la reprise de l'activité des transports de voyageurs à l'échelle nationale vers toutes les destinations, tout en respectant les mesures d'hygiène. «Nous attendons une réponse favorable du Premier ministère. À ce moment-là, tout va rentrer dans l'ordre», assure le président de la fédération. Les chauffeurs de taxi ont, eux aussi, protesté contre les mesures sanitaires mises en place par les autorités concernées et refusent de reprendre le service. La limitation du nombre de clients à une seule personne et l'imposition de certains gestes d'hygiène très strict ont soulevé leur tollé. Reçue le lundi 15 juin par le ministre du secteur, la Coordination des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger, affiliée à l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), a finalement réussi à arracher quelques acquis. La mise en place du plexiglas pour séparer entre les chauffeurs de taxi et le client ainsi que l'utilisation de film en plastique pour couvrir les sièges du véhicule à renouveler après chaque client sont désormais annulées. Selon le secrétaire général de l'organisation syndicale, Nasser Smida, les négociations reprendront lundi prochain et porteront essentiellement sur le nombre de passagers à transporter par course. «Nous plaidons pour deux passagers, et quand il s'agit d'une famille, le chauffeur de taxi a le droit de prendre plus», dit-il. Ry. N.