Les chauffeurs de taxi ont observé hier une journée de protestation pour réclamer l'allégement des mesures sanitaires décidées par le gouvernement, et décliner leurs conditions de reprise en proposant notamment une révision à la hausse de la tarification. Des chauffeurs de taxi et leur représentants syndicaux de plusieurs wilayas ont tenu hier un sit-in de protestation à la gare routière de Carroubier (Alger), au cours duquel ils ont exprimé leur refus de reprendre leur activité sous les mesures sanitaires jugées "très contraignantes" que leur impose le gouvernement, à savoir, ne transporter qu'une personne lors de chaque course, d'assurer la désinfection du véhicule et de mettre en place un verre protecteur de type plexiglas entre le chauffeur et le client. Lors de cette journée de protestation, les chauffeurs de taxi ont, en réclamant l'allégement de ces mesures, décliné aussi leurs conditions de reprise en proposant notamment une révision à la hausse de la tarification (20 DA au kilomètre). "Le tarif d'une course par taxi de la place des Martyrs à la place du 1er-Mai coûte 70 DA pour 4 personnes, alors que par bus, le même trajet et pour le même nombre de personnes, est assuré à raison de 120 DA, par métro à 200 DA alors que les applications imposent un tarif de 250 à 300 DA", a estimé un représentant de la corporation pour appuyer cette revendication. Résultat : "Les chauffeurs de taxi ne veulent reprendre l'activité qu'à la condition d'une autre décision du gouvernement qui satisfasse leurs revendications", insiste Mohamed Belkhous, le président de la Fédération des chauffeurs de taxi, qui a suggéré de pouvoir prendre 3 personnes au lieu d'une personne, comme le stipule la décision du gouvernement. Ce que soutiendra aussi Hocine Aït Brahim, le représentant du Comité national des chauffeurs de taxi, en affirmant que la corporation ne peut répondre en raison du protocole sanitaire très contraignant qui lui est imposé. Et ce, avant de faire état d'une rencontre au siège du ministère de tutelle où les représentants des syndicats des chauffeurs de taxi ont été reçus hier après-midi dans une tentative de mettre à plat le différend actuel. Cette rencontre, tient-on à souligner, fait suite à une correspondance adressée au ministre des Transports et des Travaux publics, par quatre organisations syndicales demandant leur réception dans les plus brefs délais, et faisant état de propositions pratiques portant sur les conditions de reprise de l'activité et de la tarification des transports. "Suite à la déclaration du Premier ministre concernant la reprise par taxi urbain avec condition de l'hygiène et de la séparation des places en plastic à la charge du chauffeur après un arrêt de travail de trois mois de tous les transports confondus. Nous les représentants des transports terrestres par bus et taxi collectif nous refusons catégoriquement la décision du Premier ministre", a indiqué la correspondance signée par les représentants de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (Unact), UGCAA, ONTA, l'Union nationale des taxieurs (Unat). Alors que les syndicats des transports par taxi proposent des taxis de 2 places (urbain) à 8 places (inter-wilayas), les syndicats de transport de voyageurs par bus proposent d'autres conditions : bavettes pour les chauffeurs, les receveurs et les voyageurs avec les produits désinfectants obligatoires, et l'enlèvement de tous les rideaux à l'intérieur des bus. Il est question aussi de l'aménagement des bus pour les porter à des taux de remplissage à 50%. Et pour appuyer leur demande d'augmentation de la tarification, les syndicats des transporteurs rappellent qu'il y a eu plusieurs augmentations du prix de carburant, à quatre reprises de 2016 à ce jour, et une augmentation des assurances et de la pièce de rechange, des pneumatiques et autres. Ils signalent, en outre, qu'une étude concernant la tarification des taxis et des bus sera transmise prochainement.