Les chauffeurs de taxi de l'ensemble du pays ont poursuivi leur protestation hier, pour la seconde journée consécutive, en dépit de quelques lueurs d'espoir de prise en charge de leurs revendications, notamment l'allégement des conditions sanitaires imposées au titre des mesures préventives et de lutte contre le coronavirus mises en place par le gouvernement dans le cadre du plan de déconfinement. Pourtant, le président de la Fédération nationale des exploitants de taxi, Hocine Aït Brahim a fait état d'"un bon signe" pour une reprise de service des chauffeurs de taxi, en évoquant une décision des autorités de procéder à l'allégement des conditions sanitaires, qui se limiteront désormais à l'obligation du port du masque et de l'utilisation du gel hydroalcoolique qui est faite au chauffeur et aux clients, et à l'autorisation de prendre deux passagers au lieu. Exit donc l'installation d'un plexiglas entre le chauffeur et les clients et la mise en place d'un film plastique sur les banquettes, jugés aussi contraignants qu'onéreux par les chauffeurs de taxi qui rappellent avoir été mis au chômage forcé pendant trois mois. Cependant, cette décision ne semble pas faire l'unanimité auprès de toute la corporation, dont des membres ont refusé de reprendre leurs activités. Des chauffeurs de taxi se sont rassemblés de nouveau hier à la gare routière de Kharrouba pour réclamer non seulement l'allégement des mesures sanitaires qui leur ont été imposées, mais aussi d'autres revendications qui résument les contraintes auxquelles est confrontée la profession. À commencer par le blocage des licences d'exploitation, l'allègement des impôts, de la sécurité sociale (Casnos), la limitation des applications. Toutefois, ils ont infirmé leur volonté d'augmenter les tarifs au regard du faible pouvoir d'achat, suggérant un léger réajustement du compteur. Ils ont, en outre, demandé aux autorités l'ouverture d'un dialogue social avec les intéressés pour le règlement de ces problèmes, et crié leur colère contre les syndicats qui négociaient avec le ministère de tutelle. Des intervenants ont proposé de faire circuler une pétition auprès des 23 000 taxieurs de la capitale, à l'effet de designer des délégués devant les représenter lors de probables négociations avec les pouvoirs publics. Lundi, en fin d'après-midi, une délégation de trois personnes représentant la Fédération nationale des chauffeurs de taxi avait été reçue par un directeur central au siège du ministère des Transports dans une tentative de conciliation, mais cette rencontre qui a duré quelques minutes seulement, a achoppé sur la question de la représentativité de la corporation, a indiqué Nasser Smida un responsable de l'organisation.