La nouvelle loi sur les hydrocarbures, adoptée à la fin de l'année dernière dans les conditions que l'on sait, revient au-devant de l'actualité avec l'annonce de l'achèvement des textes d'application y afférents. Des textes qui viendront ainsi compléter le cadre juridique avec comme idée force susciter l'attrait de l'investissement étranger. La nouvelle stratégie des autorités algériennes pour ce qui a trait au secteur de l'Energie met en priorité le renforcement de la production pétrolière et gazière du pays. Afin d'y parvenir, l'Algérie est appelée à renouveler ses textes régissant le secteur pour offrir le cadre idéal aux potentiels investisseurs, comme l'expliquait le ministre Mohamed Arkab, jeudi devant les membres de la commission des finances et du budget de l'Assemblée nationale. Ces textes, désormais prêts à être soumis au débat en Conseil des ministres et devant les deux chambres du Parlement, viendront en effet compléter la loi sur les hydrocarbures et serviront de «base juridique complète permettant d'accueillir les investisseurs étrangers dans le domaine des hydrocarbures selon des normes internationalement reconnues». Ceci, d'autant que, comme le rappelle M. Arkab, de toute la superficie que le domaine minier national a réservée au secteur des hydrocarbures, seuls 38% sont exploités. De là ressort le besoin en investissements que requiert le secteur des hydrocarbures. C'est donc dans l'optique de booster les investissements que la nouvelle loi a été promulguée et déjà, selon M. Arkab, elle a commencé à susciter de l'intérêt comme l'illustre «le nombre important de mémorandums d'entente signés avec de grandes compagnies pétrolières depuis janvier dernier». Dans cette perspective également, Sonatrach a prévu de développer ses activités d'amont et d'aval et ainsi se consacrer plus à la prospection, l'extraction et l'exploitation du pétrole non exploité dans des régions à l'instar de Naâma, Tindouf et Illizi, sans omettre les grands projets de pétrochimie évoqués tout récemment par le P-dg de Sonatrach, la compagnie qui, avec ALNAFT, l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures, a engagé ce que le ministre a appelé «des études d'investissement individuelles» concernant plusieurs gisements à travers le pays, dont le cadre législatif précédent, notamment dans le volet fiscalité, n'était pas attractif pour l'investissement. Par ailleurs, entendu sur le sujet de la mise en œuvre du budget du secteur de l'énergie durant l'année 2017, Mohamed Arkab a confié que 98% du budget de fonctionnement du ministère, estimé à 46,9 mds DA, ont été consommés soit 4% de mieux que pour l'année 2016, budget dans une grande mesure destiné au dessalement de l'eau de mer. Quant au budget d'équipement, le ministre a révélé aux membres de la commission parlementaire qu'un total de 25,6 milliards de dinars ont été consommés dans le cadre du Fonds national de soutien à l'investissement pour l'électrification et la distribution publique du gaz, ce qui a permis de raccorder 79 900 foyers au réseau de gaz et la fourniture de 24 340 ménages en électricité. En 2017, a également confié M. Arkab, les exportations du secteur de l'énergie ont dépassé 33 milliards de dollars, soit une évolution de 19% par rapport à 2016, pour permettre que le pays engrange des recettes fiscales pétrolières d'un montant de 2 228 milliards de dinars, en augmentation de 20% par rapport à l'année d'avant. En revanche, sur le plan des investissements, Sonatrach et Sonelgaz n'ont pas pu aller au-delà de 1 283 milliards de dinars, soit -7% par rapport à 2016, pour illustrer un peu la passe difficile que traverse le secteur depuis quelques années, en attendant l'effet de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. M. Azedine