Un bijou ! Avec ce ballon soulevé puis claqué de volée du pied gauche jeudi, l'avant-centre français, Karim Benzema, a marqué l'un des buts de la saison et maintenu Madrid, hôte de la Real Sociedad ce soir (21h), dans la bataille pour le titre en Liga. Le joyau d'un record : avec ce superbe but (86e) pour son doublé qui a scellé la victoire du club merengue contre le Valence CF (3-0), Benzema (32 ans, 81 sél.) a fait un pas de plus dans l'histoire du Real Madrid. Le Français a dépassé la légende hongroise Ferenc Puskas au nombre de buts marqués sous le maillot blanc (243). Seuls quatre monstres sacrés le devancent désormais dans ce classement : Santillana (290), Alfredo Di Stefano (307), Raúl (323) et l'intouchable Cristiano Ronaldo (450). «Sa prestation a été magnifique. Son but a été extraordinaire. On sait qu'il est à l'aise avec son pied gauche, mais bon, lever le ballon de cette manière et frapper de volée comme ça du pied gauche, sans que le ballon tombe par terre, c'est vraiment un geste compliqué. C'est beau à voir de l'extérieur, je suis content pour lui», a savouré Zinédine Zidane, aperçu avec un large sourire lors du second but de son attaquant. «Il ferme des bouches» Après onze saisons à Madrid, Benzema fait sauter les barrières. Repositionné après le départ de «CR7», il a su assumer son nouveau rôle à merveille et il est le seul à disputer la suprématie de Lionel Messi en tête du classement des meilleurs buteurs de Liga (16 pour le Français, 21 pour l'Argentin). Lors de cette semaine charnière, où le Real devait affronter jeudi une équipe en lice en Ligue des champions cette saison (Valence a été éliminé par l'Atalanta Bergame en 8es de finale) puis la séduisante Real Sociedad, candidate à l'Europe, dimanche soir, Benzema n'a pas laissé s'échapper le Barça de son rival Messi, qui lui met la pression en enchaînant les succès, malgré le nul 0-0 enregistré vendredi à Séville. Associé tour à tour à Gareth Bale, Marco Asensio, les Brésilien Vinicius et Rodrygo, et dernièrement Eden Hazard, «KB9» n'a jamais flanché, s'astreignant à son rôle d'avant-centre pivot qui commence à faire des étincelles dans sa connexion avec l'international belge. Avec ce doublé jeudi, Benzema a enchaîné une 8e saison à 20 buts ou plus au Real. «Souvent, on voit Karim comme le N°9 de Madrid, il faut qu'il marque des buts... Mais il ne fait pas que cela. Donc, quand il marque, je suis content parce qu'il ferme un peu des bouches. Et ce que je veux dire par là, c'est que son travail, il le fait quoi qu'il arrive», a souligné Zidane. «Dédicace silencieuse» Aux détracteurs qui lui reprochent son manque de buts, Benzema oppose son total de passes décisives (9 cette saison toutes compétitions confondues), rappelant que c'est Sergio Ramos, et non pas lui, qui tire les penalties au Real. Et avec ce grand point d'exclamation apposé jeudi soir, l'avant-centre français a fait une entrée fracassante dans la course au plus beau but de la saison. «Ce fut une ironie aussi fine que son football, aussi subtile que sa manière de comprendre le jeu. Une dédicace silencieuse à tous ceux qui, heureux soient les ignorants, n'arrivent toujours pas à comprendre après onze saisons que Benzema est l'un des meilleurs attaquants du monde, sans discussion», a encensé Carlos Carpio, journaliste sportif et directeur adjoint de Marca, le journal le plus vendu du pays, dans une chronique vendredi. «Ils disent que Benzema ne marque pas. Ce qu'ils ne disent pas, c'est ce qu'il cache dans ses crampons: quand ils frottent le ballon, de la magie s'en échappe. Si tu n'aimes pas Benzema, tu n'aimes pas le football», a résumé Carpio.