La chanson moderne kabyle, son histoire et son parcours a fait l�objet d�une rencontre trois jours durant, du 5 au 7 ao�t courant, � Maraghna, dans la commune d�Illoula ou Malou, un village d�artistes et de patriotes qui a vu na�tre le maquisard de la chanson Ferhat Imazighen Imoula ou encore l�artiste Kezzar Mohand Ouali� Comme autre objectif assign� � la rencontre, l��mergence de nouveaux talents � travers la s�lection de jeunes artistes dans un concours encadr� par un jury compos� de Brahim Tayeb, Kezzar Mohand Ouali qui ont pris en compte les crit�res de la voix, la po�sie, la th�matique, l�instrument� L�exposition montre comment, dans les ann�es 1970, plusieurs groupes de musique( Inasliyen, Idheflawen, les Abranis, Debza�) et chanteurs se revendiquant de la musique moderne associ�e � la chanson contestataire ont vu le jour, introduisant des instruments modernes � l�image de Mennad, auteur de Tachemlith dans laquelle furent rassembl�es une dizaine de chansons modernes ; Meksa, Karim Tahar, Idir, Ferhat ou encore Brahim Izri dont les biographies exhaustives �taient expos�es au regard des p�lerins de la chanson � travers les belles ruelles du village transform�, en cette occasion, en mus�e � ciel ouvert. Des conf�rences et des tables rondes centr�es autour du th�me de la chanson kabyle moderne ont �t� anim�es par Karim Abranis, Brahim Tayeb et deux professeurs de musique. Kezzar Mouhand Ouali d�plore � cet effet l�absence d�un cadre d�aide � la promotion de cette musique qui a fait conna�tre la chanson kabyle dans le monde. Plusieurs artistes ont converg� vers ce village pour t�moigner de leur reconnaissance � l�association Tanekra, ainsi qu�au comit� de Maraghna comme Brahim Saci, � peine d�barqu� de France, ou encore le jeune Malik Kiziou dont l�appr�ciation sur la situation de la musique kabyle moderne m�rite le d�tour, cela alors que Ahitos est subjugu� par l�organisation des villageois devant l��v�nement. La f�te continue d�ailleurs chaque soir avec des galas mettant en vedette des chanteurs connus comme Zayen ou encore des jeunes chanteurs ravis de se produire devant un public de connaisseurs. La rencontre a �galement permis de favoriser l��mergence ou la d�couverte de jeunes chanteurs comme Dja�far (11 ans) et Saliha dont la voix sublime nous rappelle la chanteuse Djura. Elle �tait accompagn�e � la guitare par Brahim Tayeb. Reste donc � capitaliser cette rencontre dont l�association tente d�arracher l�institutionnalisation. Une premi�re �bauche de projet a �t� pr�sent�e au minist�re de la Culture qui aurait trouv� l�id�e bonne, selon le pr�sident de Tanekra, Djaou Abdennacer. M�me appr�ciation du c�t� de l�APW dont le pr�sident n�a pas tari d��loges sur le projet promettant l�aide de son institution � l�initiative. Ayant n�anmoins brill� par son absence lors de la c�r�monie d�ouverture, M. Mahfoud Belabbas justifie sa non-venue par le fait que les organisateurs aient rel�gu� au troisi�me plan son institution dans le poster officiel de la manifestation �derri�re une direction de wilaya�, � savoir la direction de la culture de Tizi-Ouzou. Sans trop s�attarder sur la nature des aides octroy�es, le pr�sident de l�association Tanekra �voque celles, financi�res, du minist�re de la Culture, de l�APW de Tizi-Ouzou, ainsi que de l�APC d�Illoula ou Malou, et logistique de la direction de la culture non repr�sent�e elle aussi lors de la c�r�monie d�ouverture. Les regards sont d�ores et d�j� braqu�s sur la deuxi�me �dition. S. Hammoum Impressions -Brahim Tayeb : �C�est bien parti. Cette excellente initiative ne manquera pas d�avoir un impact positif sur les jeunes artistes et les fans de la musique moderne et sur les villages kabyles qui sortiront de l�isolement culturel. Nous sommes venus apporter notre exp�rience et notre savoir-faire dans ce domaine afin de soutenir et orienter les jeunes chanteurs sur des sentiers plus ou moins balis�s dans la qu�te de la cr�ation artistique. Les initiateurs de la manifestation m�ritent tous les encouragements, d�autant plus que cela a pour cadre une r�gion qui a vu na�tre des artistes qui ont faitv le bonheur des Kabyles. On est venus pour les encourager en esp�rant que le talent sera l�. Mais pour cela, il faut des structures de prise en charge. Les pouvoirs publics sont interpell�s.� -Kezzar Mohand Ouali : �Maraghna se r�jouit d�avoir organis� cet �v�nement dans l�espoir de voir �merger des talents qui feront le bonheur de la chanson kabyle. Les ressources humaines existent. Ce qui manque aux jeunes, c�est un cadre appropri� pour exploser et montrer ce dont ils sont capables une fois bien pris en charge. Tous les espoirs seront ainsi permis pour voir la chanson moderne kabyle amorcer une ascension � la hauteur du talent et du g�nie cr�ateur de nos artistes. La question qui se pose maintenant, c�est de savoir comment insuffler � l�initiative une dynamique qui lui permette d�aller chaque ann�e de l�avant.