Le bilan du coronavirus repart à la hausse dans la wilaya de Sétif, avec une augmentation importante jeudi du nombre de cas de contamination : 55 cas supplémentaires en 24 heures. Ce bilan quotidien est le plus important de ces dernières semaines. Sétif dépasse désormais les 1 000 cas (1 013 au jeudi 25 juin 2020). Depuis plusieurs jours, la wilaya de Sétif, qui est devenue le principal foyer de la maladie de Covid-19, a enregistré une tendance à la hausse du nombre de contaminations. Une situation qui laisse craindre l'explosion de nouveaux cas de Covid-19 dans les prochains jours. À cet effet, les autorités sanitaires locales ne cessent d'inviter les citoyens à porter les masques de protection, à respecter les règles d'hygiène et de sécurité sanitaire, ainsi que les mesures préventives, en faisant preuve de responsabilité et de patriotisme. Le cri d'alarme des médecins Depuis quelques jours, un collectif de médecins du CHU de Sétif a lancé un cri d'alarme sur les réseaux sociaux appelant à la responsabilité de chacun pour surmonter cette pandémie destructrice. « L'heure est grave », a publié sur sa page Facebook le Pr Nabil Mosbah, médecin chef du service de réanimation. Un post destiné aux citoyens inconscients et insoucieux. « À ceux qui ne croient pas à l'existence du coronavirus, nous disons que des familles entières sont atteintes du Covid-19, il y a ceux qui ont perdu père et mère en même temps. À ceux qui disent que le virus a baissé d'intensité, une femme de 41 ans est décédée hier alors qu'elle attendait son tour pour effectuer le test de dépistage, ou encore ce jeune de 39 ans mort lui aussi malgré les tentatives de l'équipe de réanimation de lui sauver la vie. À ceux qui disent que les cas les plus graves ont diminué, le service de réanimation du CHU de Sétif est saturé depuis plus de deux semaines et les malades se retrouvent couchés par terre au niveau du service des urgences médicales. À ceux qui disent que nous sommes capables de contrer le virus, nous répondons que de nombreux malades attendent les résultats de leurs tests depuis plus d'une semaine, certains d'entre eux sont morts à leur domicile par manque de lits de réanimation au niveau de l'hôpital ,et d'autres sont morts à l'hôpital par manque de moyens », dira le professeur Mosbah.Pour sa part, le Pr Djellaoudji, médecin chef du service de cardiologie du CHU de Setif, a, dans un post publié également sur sa page Facebook, fustigé le dysfonctionnement et la mauvaise prise en charge des malades atteints du Covid-19 au niveau de cette structure hospitalière. « Les malades atteints de coronavirus ne trouvent pas où effectuer un électro-cardiogramme (ECG). Ils sont orientés par dizaines vers le service de cardiologie et vers les médecins libéraux où ils attendent leur tour dans des salles d'attente comme tous les autres patients et cachent souvent leur maladie, ce qui entraîne de nombreux cas de contamination au Covid-19 dans les services, dans les cabinets médicaux et dans les centres de santé, entre les infirmiers et les médecins et entre les malades qui souffrent notamment de maladies chroniques du cœur. Cette situation est imputée principalement à une administration incapable d'organiser cette opération en mettant à la disposition des unités de dépistage de Covid l'appareil nécessaire pour les ECG. Une administration incapable même de protéger son personnel soignant dont les membres tombent un par un, chaque jour, devant l'œil spectateur des responsables de la santé », affirme le Pr Djellaoudji. Quant au Pr Farid Babouche, chef de service de radiologie du CHU de Sétif, et dans un post Facebook , il ne comprend pas pourquoi les responsables chargés de lutter contre cette pandémie refusent de traiter les malades diagnostiqués par le scanner (TDM thoracique), surtout en l'absence de PCR. Un 10% pourra facilement passer à 75% sans traitement », a posté le Pr Farid Babouche. Imed Sellami