Les restes mortuaires des 24 martyrs de la Résistance populaire, rapatriés de France vendredi dernier, ont été inhumés, hier, au Carré des martyrs au cimetière El Alia, à Alger, lors de funérailles solennelles à la hauteur des sacrifices consentis par ces héros. Plus tôt dans la journée, le cortège funèbre s'est ébranlé du palais de la Culture «Moufdi Zakaria» (Alger), où ces chouhada, dont les restes mortuaires étaient drapés de l'emblème national, ont été accueillis aux intonations de la musique militaire, en commémoration de l'anniversaire de leur disparition et en reconnaissance de leurs sacrifices pour que les générations futures jouissent de la liberté et de l'indépendance. Le cortège funèbre a été accueilli par le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a récité la Fatiha à la mémoire des défunts chouhada, en ce jour mémorable de l'Histoire de l'Algérie, qui coïncide avec le 58e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale (1962-2020), pour lequel ces martyrs ont combattu l'occupant français durant de longues décennies auparavant. Les restes mortuaires des chouhada ont été posés sur des véhicules militaires ornés de fleurs, avant de se diriger vers leur dernière demeure au cimetière El-Alia pour y être enterrés aux côtés de leurs frères, enfants, martyrs et moudjahidine de différentes générations, après que la France coloniale leur eut confisqué leur droit naturel et humain d'être inhumés sur leur mère-patrie. Avant d'achever son périple au cimetière El Alia, le cortège funèbre, précédé du président Tebboune, a sillonné les artères de la capitale, en parcourant l'avenue de l'ALN pour permettre aux citoyens de se recueillir à la mémoire de ces valeureux chouhada. De nombreux citoyens ont préféré graver ces moments historiques en filmant le cortège avec leurs téléphones portables, exprimant à cette occasion leur immense fierté de ces héros qui ont sacrifié leur vie pour libérer la patrie du joug colonial. A l'issue de la cérémonie funèbre, le président de la République a offert les drapeaux qui enveloppaient les cercueils contenant les restes mortuaires à des membres des écoles des cadets de la Nation, dans un geste symbolique qui illustre la continuité intergénérationnelle, en vue de protéger et défendre l'Algérie. Rapatriés vendredi à Alger à bord d'un avion militaire des forces armées en provenance de France, les restes mortuaires des martyrs avaient été accueillis à leur arrivée à l'aéroport par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d'une cérémonie militaire solennelle. Des parachutistes de l'ANP, portant l'emblème national, avaient exécuté une parade aérienne en hommage aux héros de la résistance populaire et 21 coups de canon avaient été tirés en leur honneur. Conservés depuis plus d'un siècle et demi au muséum d'Histoire naturelle de Paris, les restes mortuaires sont ceux notamment de Mohammed Lamjad ben Abdelmalek, dit Chérif Boubeghla, Cheikh Ahmed Bouziane, chef de l'insurrection de Zaatcha (Biskra 1849), Cherif Bou Amar Ben Kedida, Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui et d'autres de leurs frères. La restitution des crânes de ces résistants avait fait l'objet d'une demande officielle de l'Algérie à la France et la question avait été soulevée lors d'entretiens entre les plus hautes autorités des deux pays. Une commission technique composée d'experts algériens avait été mise en place pour procéder à l'identification des crânes de ces résistants.