En réponse à l'avant-projet de révision de la Constitution élaboré par la commission présidée par M. Laraba, le MSP a présenté une série de propositions avec l'espoir de les voir être retenues dans le texte final qui sera soumis au référendum. Karim Aimeur –Alger (Le Soir)- Ces propositions ont été défendues, hier mardi, par le président du parti, Abderrazak Makri, lors d'une conférence de presse tenue au siège de sa formation à Alger. Le conférencier a abordé longuement la nature du régime que son parti propose et la nécessité d'une véritable séparation des pouvoirs pour instaurer une vraie démocratie. Ainsi, le plus important parti islamiste plaide pour un régime parlementaire et le préfère aux régimes présidentiel et semi-présidentiel. «Aucun régime algérien n'a de sens s'il ne concrétise pas la démocratie et la compétition. Nous pensons que le régime parlementaire est celui qui sied le mieux pour, les phases de la transition démocratique et le mieux adapté pour soutenir et protéger le gouvernement en temps de crise», a affirmé Abderrezak Makri. Mais face à «l'impossibilité de parvenir à un consensus politique autour de ce régime», le conférencier estime que «le consensus sur le régime semi-présidentiel est possible», en affichant la disponibilité de sa formation à faire une concession dans ce sens. A condition, a-t-il expliqué, que le Premier ministre soit désigné «obligatoirement» parmi la majorité parlementaire, afin de refléter la légitimité du Président et celle de la représentation parlementaire. L'orateur a insisté sur la légitimité du Parlement qui ne doit pas être issue de la fraude électorale qui donnera un gouvernement illégitime. «Le Parlement légitime est un symbole de la démocratie et sa première fonction est la législation», a-t-il souligné, affirmant que l'opposition parlementaire doit avoir de larges pouvoirs. Le président du MSP a plaidé, en outre, pour une vraie séparation des pouvoirs pour réaliser la démocratie, expliquant que les Etats les plus développés se sont appuyés sur les contre-pouvoirs, appelant à la simplification de l'exercice politique. Pour lui, sans la séparation des pouvoirs (exécutif, judiciaire et législatif), il ne peut y avoir de bonne gouvernance, ajoutant que «personne ne peut nous convaincre que la lutte contre la corruption relève d'une volonté individuelle». Il a soutenu que «l'indépendance de la justice se concrétise à travers la protection des juges et l'élection des membres des instances judiciaires et leur présidence, notamment le Conseil supérieur de la magistrature». Et d'affirmer que l'indépendance de la justice n'est pas possible si le Conseil supérieur de la magistrature continue à dépendre du pouvoir exécutif et son président ainsi que la majorité des membres qui sont désignés. Dans ses propositions, le MSP a appelé au respect des libertés individuelles et collectives et la liberté de la presse, qualifiant la corruption et la fraude électorale de «hautes trahisons». Le président du MSP a, par ailleurs, plaidé pour que la langue arabe soit la seule langue nationale et officielle pour toujours, défendant la promotion de tamazight dans son «environnement naturel arabo-musulman». Concernant l'éducation nationale, le conférencier a soutenu que l'école ne peut pas être neutre comme proposé dans la mouture de la révision constitutionnelle, expliquant que «l'éducation a des objectifs liés à l'identité du pays et sa vision, et elle n'est pas neutre». Abordant la célébration du 58e anniversaire de l'indépendance, Abderrezak Makri, président du MSP a évoqué le rapatriement des crânes de 24 résistants algériens qui étaient conservés dans le musée de l'Homme à Paris. Il a qualifié cette restitution d'«évènement historique», en revenant sur la résistance du peuple algérien durant les premières décennies de la colonisation française. K. A.