Le comité des médecins résidents de Constantine qui «constate avec inquiétude les dépassements répétés et les agressions verbales et physiques» contre leurs collègues exerçant au niveau des unités Covid du CHU, appelle l'ensemble du personnel médical et paramédical de la wilaya à un sit-in de protestation, le dimanche 19 juillet, devant le scanner du CHU Benbadis et se réserve le droit à la grève conformément à la loi n°90-02 de février 1990 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs du travail. Les résidents et les paramédicaux déplorent le manque de moyens et l'insécurité notamment. Dans un communiqué rendu public, le comité des médecins résidents dénonce le manque d'oxygène au sein des unités Covid, ainsi que le manque de lits de réanimation et exige la fourniture des moyens de protection contre le coronavirus, comme les bavettes et les tenues médicales. Les consultations sont de plus en plus chargées au niveau des services référents mais « on n'a pas les moyens matériels et humains pour la prise en charge de ce nombre de malades et on craint le pire pour les jours à venir», lance un résident. De leur côté, les paramédicaux, sous l'égide de leur Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), ont protesté, jeudi, devant la direction du CHU et dénoncé par la même occasion les conditions de travail déplorables et le manque de moyens de protection en cette période de pandémie. Selon leur représentant, «cette crise sanitaire du Covid-19 a levé le voile sur la mauvaise gestion au niveau de l'hôpital qui compte 5 000 travailleurs et plus de 40 services». Dans leur protestation, les paramédicaux ont dénoncé également les atteintes à la sécurité des employés au sein des structures sanitaires, en donnant l'exemple des 4 agressions enregistrées en une semaine, dénonçant par la même occasion «le mutisme» observé par le directeur du CHUC, «indifférent», selon leurs dires, aux problèmes du personnel. Un représentant syndical ne manquera pas de pester : «Il n'y aura pas de retour en arrière, nous avons tenté le dialogue, mais cela ne sert visiblement à rien, notre seul moyen pour faire aboutir nos revendications reste la grève.» Les contestataires attendent que les autorités sanitaires concernées soient conscientes des déficiences enregistrées et se déplacent pour fournir le matériel nécessaire pour préserver la sécurité des médecins, des infirmières et de tout le personnel médical qui déploie des efforts considérables pour mettre la patrie en sécurité. Ilhem Tir