Grâce aux imprimantes 3D, des centaines de patients, depuis le début de la pandémie en Algérie, ont pu être sauvés. Par cette technique, des masques de plongée adaptés ont sauvé des patients en détresse respiratoire. Depuis le début de la pandémie, plusieurs associations et collectifs se sont organisés pour pallier les divers manques, que ce soit en bavettes, visières, combinaisons et sur blouses et la modulation de masques décathlon. Cette modulation permet la ventilation non invasive pour les personnes atteintes du Covid-19. En considérant le nombre de plus en plus important de patients, ce genre de solutions palliatives est plus que nécessaire. À titre d'exemple, l'association Recifs a mis en place toute une chaîne logistique pour aider les réanimateurs. Sous l'intitulée «Respire++», cette opération, selon ses initiateurs, a été lancée dès le début de la pandémie, au mois de mars, avec un double objectif : offrir une alternative à l'intubation des patients atteints du Covid-19 et aussi soutenir l'action des «forces spéciales». En d'autres termes, les réanimateurs en première ligne au niveau des structures de santé. Grâce au partenariat noué avec des entreprises et des donateurs, des unités et des services de réanimation ont pu améliorer la ventilation non invasive. Aussi, l'association Recif a livré plus de 300 masques dotés de valves distribués à 66 unités et services de réanimation au niveau des hôpitaux répartis à travers 28 wilayas, y compris celles du Sud. L'association explique, sur sa page Facebook, que sur le plan technique, cette performance a été rendue possible «grâce aux nuits blanches de notre jeune plongeur Mehdi Mouloudi, le brillant technicien 3D de Recif, à l'équipe du Pr Youcef Remram, Laboratory of Instrumentation LINS Faculty of Electronics and Computers, USTHB, et au collectif 3d fight covid19algeria». Au-delà des chiffres, les bénévoles de cette association ont pu acheminer ces masques à 28 wilayas, y compris Tamanrasset, Adrar, Laghouat, Ouargla, Béchar et cela par route. Le réseau solidarité DZ Covid-19 est une autre illustration du véritable élan de solidarité. Ce réseau est sur tous les fronts, y compris celui relatif à la modulation de masques décathlon. En effet, le réseau solidarité DZ Covid-19 soutient le formidable effort mené par des bénévoles algériens qui ont acheté des masques Decathlon pour les utiliser dans les services dédiés pour améliorer l'oxygénation des patients les plus atteints. « Les bénévoles produisent des raccords grâce à des imprimantes 3D. Notre réseau a remis aux bénévoles 15 kg de matière première (PLA) qui ont permis de fabriquer 300 raccords de masques», a expliqué un membre de ce collectif. À situation exceptionnelle, solution exceptionnelle Face à une situation d'urgence médicale, sans précédent, l'ingéniosité doit être au rendez-vous. Et ce sont les Italiens qui ont, en premier, innové et transformé le masque Decathlon pour pallier le manque de respirateurs et éviter ou surseoir à une intubation invasive pour les formes moins sévères de Covid-19. Surnommé l'Easybreath, ce masque Decathlon, qui recouvre l'entièreté du visage, permet à la fois de respirer confortablement par le nez et par la bouche. Aussi, l'entreprise Decathlon avait indiqué sur sa page Twitter avoir été sollicitée par «des centres de recherche, des hôpitaux et des universités dans plusieurs pays», souhaitant utiliser ou adapter son masque Easybreath. Et en réponse, l'entreprise a partagé ses plans 3D. Les spécialistes ont, à leur tour, diffusé le maximum d'informations à travers les réseaux sociaux et des tutos pour expliquer le procédé d'utilisation. Ainsi, du kit fourni par Decathlon, il ne faut conserver que le masque. Une fois sorti de son emballage, il faut lui apporter deux modifications. En premier, la valve centrale doit être inversée. Pour cela, il faut glisser une lame de couteau arrondie pour faire levier sans endommager le masque. Une fois la partie de protection de la valve blanche retirée, il faut replacer la valve, mais à l'envers. Ensuite, il faut retirer les deux valves sur les côtés, à l'intérieur. Par la suite, il faut s'occuper de la pièce réalisée en impression 3D. Pour la placer, il s'agit de ramener de l'oxygène à fort débit – au moins 15 litres/minute – à l'aide d'un raccord en T qui se fixe d'un côté sur le ballon et ensuite à la partie centrale de la pièce imprimée en 3D. Il doit toujours être enfoncé avec délicatesse mais doit très bien tenir afin de garantir l'étanchéité. À la sortie de la pièce 3D, on place un filtre et un tube ou un filtre de Peep. Si on ne dispose pas de valve de Peeo, le tube doit être assez long pour arriver jusqu'à un barboteur. Il doit être plongé dans l'eau à 7 centimètres. Une eau à laquelle on ajoute entre 5 et 10 millilitres de Javel ou du Dakin. Il doit être soigneusement fixé et il faut conserver cette profondeur. De la chaîne virtuelle au réel Les réseaux sociaux et notamment les groupes spécialisés sont de réelles plateformes d'appel à l'aide. À travers le groupe Winelka, à titre illustratif, les demandes en masques sont systématiquement prises en charge par les bénévoles et un suivi logistique est mis en place jusqu'à la livraison auprès du demandeur. «J'ai ma mère qui est atteinte du Covid-19 et est hospitalisée au niveau de l'hôpital de Sétif. Le médecin a demandé ce masque adapté pour pouvoir réguler sa respiration. J'ai posté ma demande sur ma page et après le partage de ma publication par des amis et des inconnus, il a suffi de quelques heures pour que plusieurs personnes me contactent me disant qu'elles peuvent mettre à ma disposition cet appareil. Durant la journée, ma mère en disposait et il a suffi de modifier ma publication pour rassurer tout le monde. Il y a eu même des médecins qui m'ont contacté pour connaître l'état de santé de ma maman et m'orienter. Je voudrais remercier toute cette chaîne virtuelle qui a rendu la survie de ma mère réelle», raconte émue, Nacéra. A sa maman et à tous les malades, nous souhaitons un bon rétablissement. Sarah Raymouche