Au moment où les laboratoires engagent une véritable course contre la montre pour la fabrication d'un vaccin anti-Covid-19, la grande majorité des Etats livrent une bataille sur un autre front pour s'assurer les doses nécessaires de ce vaccin promis. L'Algérie, par la voix de son ministre de la Santé, annonce avoir déjà engagé la prospection et les démarches nécessaires devant lui permettre de se positionner sur un marché où la demande dépassera certainement l'offre. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Sprint final pour plusieurs laboratoires engagés dans une folle course pour la fabrication d'un vaccin anti-Covid-19. Les Russes annoncent être en mesure d'en commercialiser d'ici octobre, les Américains affirment être en phase de tests cliniques. Chinois et Britanniques testent les vaccins mis au point. Des annonces qui mettent l'ensemble des Etats en alerte maximale pour tenter de s'assurer un quota de vaccins. L'Algérie n'est pas en reste. Jeudi, le ministère de la Santé faisait savoir que « la vaccination constitue le moyen le plus efficace de lutte », ajoutant que « les avancées réalisées par un certain nombre de laboratoires dans le cadre du développement du vaccin contre le coronavirus présagent de l'imminence de la commercialisation de ce vaccin ». De ce fait, le ministère de la Santé et de la Population a « déjà entamé la prospection et les démarches nécessaires pour s'assurer de la disponibilité du vaccin dans les temps ». Et d'affirmer qu'« aucun effort ne sera ménagé par l'Institut Pasteur afin d'être à la hauteur des attentes face à cette pandémie de Covid-19 ». Les services du Pr Benbouzid ne dévoilent pas la liste des pays vers lesquels l'Algérie s'est tournée pour s'approvisionner en vaccins. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique avait, en juin dernier, laissé entendre que la Chine pourrait être le fournisseur de l'Algérie. Lotfi Benbahmed affirmait, en effet, que « la Chine a promis à l'Algérie et au monde entier de mettre à leur disposition le vaccin dans le cas où elle réussira à le fabriquer ». Une promesse faite par le Président chinois Xi Jinping, lors du sommet Chine-Afrique le 18 juin dernier, et qui fera dire au ministre de l'Industrie pharmaceutique que « l'Algérie pourra disposer facilement du vaccin anti-Covid une fois qu'il aura été fabriqué, puisque toutes les firmes qui se sont lancées dans sa fabrication sont présentes dans notre pays ». Depuis, les Chinois ne sont plus les seuls à s'être engagés à fabriquer le vaccin. Si la Chine est au stade 3 des tests, elle est devancée par les Russes qui annoncent déjà être en mesure d'envisager une production industrielle de deux vaccins contre le coronavirus, respectivement en septembre et en octobre. De son côté, l'américain Moderna annonce être entré dans la dernière phase des essais cliniques. En Europe, Sanofi, qui est également dans la course, en est à la phase de conclusion d'accord pour la fourniture du vaccin. L'Union européenne a annoncé vendredi être arrivée à un accord de principe pour la fourniture de 300 millions de doses de vaccin avec le laboratoire français. Pour ce même vaccin, qu'il développe avec le britannique GSK, Sanofi avait déjà signé deux autres conventions dans la semaine. L'une concerne 60 millions de doses à livrer à la Grande-Bretagne. L'autre, dévoilée vendredi matin, vise la livraison de 100 millions de doses aux Etats-Unis pour une somme pouvant atteindre 2,1 milliards de dollars. C'est dire que la course pour l'acquisition du vaccin risque d'être compliquée. Au début de la pandémie de coronavirus, le marché des équipements de protection avait connu une grosse tension, poussant de grandes nations à violer toutes les règles d'éthique pour s'adonner à de véritables actes de piraterie des temps modernes pour détourner des masques destinés à d'autres pays... N. I.