La semaine a été pénible. Le procès d'un journaliste est toujours un mauvais signe pour un pays qui ambitionne de se reconstruire dans les valeurs de démocratie et de liberté. Khaled Drareni est certes un justiciable comme les autres mais c'est le journaliste et non la personne qui est arrêté et mis en prison. On a beau dire que c'est bien pour ses activités professionnelles qu'il est poursuivi et ce ne sont même pas ses soutiens, par ailleurs très nombreux, qui le disent. C'est le déroulement de son procès même et la nature des questions qui lui sont posées qui le démontrent. L'intitulé des chefs d'inculpation, la gravité du réquisitoire et l'énormité de la peine requise ont fait le reste. En attendant le verdict, l'opinion est partagée entre l'inquiétude et l'optimisme. La justice étant imprévisible pour les raisons qu'on connaît, les deux ne manquent pas d'arguments. Ils partagent tout de même ceci : la place de Khaled Drareni n'est pas en prison. La semaine a été pénible. La terrible explosion qui a frappé Beyrouth a suscité une vague d'émotions et de solidarité à travers le monde. En Algérie, l'élan de sympathie, très large, trouve ses explications au-delà de la réaction humaine que peuvent ressentir et exprimer des femmes et des hommes envers leurs semblables en situation de tragédie. Le Liban et les Libanais sont tout ce que les autres pays « arabes » ne sont pas, ne veulent peut-être pas être. Mais le Liban est aussi, paradoxalement, le pays qui fait rêver les autres Arabes. Un pays ouvert, multiconfessionnel et culturellement émancipé. Les Algériens sont d'autant plus touchés par cette tragédie qu'ils y voient une similitude de conjoncture. En crise sociopolitique aiguë, les Libanais n'avaient pas besoin de ce drame et les Algériens s'y sont naturellement identifiés. La semaine a été pénible. Dans cette terrible épreuve du Covid-19, il y a toujours au moins une chose qu'on ne comprend pas. Après les masques dont on ne savait pas s'ils étaient obligatoires ou non, après certains commerces dont on avait du mal à comprendre le fonctionnement... voilà maintenant les plages. Bien malin celui qui nous dira si elles sont ouvertes ou fermées. À l'ouest d'Alger, c'est en tout cas le chat et la souris entre la police et les baigneurs. On vient les chasser du sable et quelque temps après, il y a une nouvelle... vague qui arrive. Il paraît qu'on cherche toujours un protocole pour une « vraie » ouverture. En attendant, ça fait déjà des... vagues ! La semaine a été moins pénible, histoire de terminer sur une note gaie qui n'est pas vraiment la marque de fabrique de cet espace. Quand la mode était au gain facile et la prédation, Hakim Alilèche, un jeune retraité, a choisi d'entreprendre. Et il a vraiment entrepris en allant... planter des oliviers à Djelfa. Avec l'audace, la détermination et l'ambition des pionniers, il a fait pousser 15 000 arbres sur 40 hectares en culture bio. Le voilà qui tient sa première récompense en obtenant la médaille d'argent au concours national de la meilleure huile extravierge, la catégorie la plus prestigieuse au monde. Bravo. S. L.