Une laconique dépêche de l'agence de presse gouvernementale, APS, a annoncé, hier dimanche, l'arrestation, par les services de sécurité, d'un important groupe de personnes versées dans des affaires de corruption. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La nouvelle n'est pas des moindres puisque l'on apprend, par la même source, que les personnes en question, qualifiées de bande criminelle, étaient sous la coupe d'un ancien joueur international de football et qu'elle est composée de détenus, des prisonniers actuels, donc, mais aussi de fugitifs. La dépêche ne fournit aucune indication supplémentaire permettant d'identifier les mis en cause. Elle met, par contre, en exergue la nature de l'activité à laquelle se livraient ces derniers puisqu'elle précise que la bande en question était liée à des «instigateurs» se trouvant tant à l'intérieur qu' à l'extérieur du pays et à «l'argent de la corruption». L' APS révèle, enfin, l'implication de «certains responsables d'administration et d'individus appartenant aux services de sécurité». L'information a naturellement très vite circulé, véhiculée par des médias lourds habituellement bien informés qui n'ont, cette fois, pas dépassé le minimum fourni à l'opinion publique. Pas de noms, pas d'hypothèses, sauf que, dans les milieux généralement bien informés, les soupçons se dirigent, cependant, vers une piste jugée sérieuse. Le nom d'un ancien footballeur international circule, en effet, avec insistance depuis hier après-midi. Il s'agirait d'un ancien joueur du club de Chlef répondant aux initiales de CH. F., ce dernier serait actuellement établi à l'étranger, à Dubaï plus exactement. Gendre d'un ex-commandant de la Gendarmerie nationale, l'ex-footballeur était en contact étroit avec un ancien chef du groupement de la gendarmerie de la capitale, d'un ancien chef du service recherches et d'un colonel à la retraite de ce même corps, établi à Tlemcen. Ce groupe était également en contact avec Ghali Belksir, l'ancien commandant de la Gendarmerie nationale, qu'on dit en fuite à l'étranger. Ce réseau, nous explique-t-on, s'adonnait au recueil de certaines informations concernant des personnalités nationales et leurs enfants. Des informations transmises, par la suite, à un gendarme déserteur réfugié à Alicante, en Espagne, d'où il anime un site internet anti-algérien. Selon les mêmes sources, ce groupe aurait également été en contact avec l'adjudant-chef Guermit Bounouira, ancien secrétaire particulier du défunt Ahmed Gaïd Salah. Bounouira, qui avait fui le pays pour s'installer en Turquie, après avoir dérobé certains dossiers sensibles, était très proche du général-major Wassini Bouazza, l'ancien patron de la Direction de la sécurité intérieure, actuellement détenu à la prison militaire de Blida, après avoir été condamné à 8 ans de prison ferme pour «outrage a corps constitué, outrage à subordonné, usage de faux et détention d'armes à feu et munitions de guerre». Wassini Bouazza sera prochainement jugé pour d'autres dossiers en cours d'instruction, rappelle-t-on. La récente extradition vers Alger de Guermit Bounouira, par les autorités judiciaires turques, aurait certainement permis aux enquêteurs d'en savoir plus sur les agissements de ce réseau. A. C.